Aujourd’hui, plus d’une décennie plus tard, un nombre croissant de dirigeants d’Églises partagent ouvertement ce sentiment, déplorant haut et fort la direction prise par le premier pontife né en Amérique du Sud. Cette tendance est alimentée par une série de réformes progressistes de la doctrine de l’Église promues par François. Parmi les plus controversés : les changements dans la manière dont l’Église traite les homosexuels, les personnes transgenres, les femmes et les divorcés.
Il y a eu de multiples schismes au cours des 2 000 ans d’histoire de l’Église catholique romaine, bien que les plus grandes ruptures que l’Église ait connues soient profondément dissimulées dans les livres d’histoire. Mais pour la première fois de mémoire récente, le mot en S » est évoqué dans certains cercles.
Le dernier développement est que quelque 90 penseurs éminents de l’Église – dont plus d’une douzaine sont originaires des États-Unis ou ont des liens étroits avec l’Église américaine – ont signé la semaine dernière une lettre ouverte adressée à « tous les cardinaux et évêques de l’Église catholique ».
La lettre appelle François à retirer sa déclaration de décembre « Fiducia supplicans », qui donne aux prêtres catholiques le pouvoir discrétionnaire de bénir les couples de même sexe.
François a 87 ans et est en mauvaise santé, ce qui signifie que ses détracteurs devront attendre la fin de son pontificat et se contenter de critiques depuis le banc de touche.
La guerre pour l’avenir de l’Église est loin d’être terminée : la prochaine bataille portera sur le successeur de François. Cependant, plus le temps passe, plus il est probable que le prochain pontife soit au moins partiellement aligné sur François sur les questions doctrinales. Pourquoi ? Parce que François a prévu son coup.
- Un nouveau pape est élu au cours d’un conclave composé de 130 « cardinaux électeurs », le groupe des cardinaux actifs de moins de 80 ans.
- À la mi-février, François avait nommé 95 cardinaux électeurs,
- Contre seulement 27 en 2007 par son prédécesseur bien plus conservateur, le pape Benoît XVI,
- et huit par le pape Jean-Paul II.
Le modèle américain montre que partout où la mission confiée à chaque catholique est prise au sérieux, l’Église a un avenir et se développe, et partout où la foi s’adapte à l’esprit du temps, et que l’Église est réduite à une « ONG caritative », la foi commence à dépérir.