Ils s’en étouffent de rage les Yankees !
Durant des années les Émirats et l’Arabie Saoudite ont été les alliés fidèles de Washington. Il est vrai que pour l’Arabie Saoudite, l’échange « pétrole contre protection » datait de 1945. Seulement voilà, désormais l’économie du Golfe se tourne vers une société plus « ouverte » et pour se faire il faut se diversifier et créer des liens avec des partenaires « de confiance ». Or, force est de constater que « faire confiance » aux Américains est extrêmement dangereux. Une évidence que ces États ont compris depuis longtemps et qui les a poussé à se tourner désormais vers des partenaires plus fiables.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la visite de Vladimir Poutine le 6 décembre dernier aux Emirats et en Arabie Saoudite a fait grincer des dents à Washington qui se rend parfaitement compte que son plus grand allié lui échappe sans espoir de retour.
Non seulement Washington et son laquais Bruxelles n’ont pas réussi à isoler la Russie face au reste du monde en tablant sur le prétexte fallacieux de l’Ukraine ; mais plus encore, avoir voulu dicter les prix mondiaux du pétrole et du gaz, non seulement à la Russie mais à l’ensemble de pays de l’OPEP, s’est avéré une erreur fatale.
Par cette visite, les Émirats, les Saoudiens et la Russie ont envoyé un message clair au reste du monde : les prix des hydrocarbures ne seront pas décidés à Washington ou à Bruxelles, mais à Abou Dhabi, Moscou et Riyad.
Les Saoudiens n’ont visiblement plus confiance dans le soutien inconditionnel américain. Un sentiment de défiance grandissant, exacerbé par la manipulation de l’Ukraine par l’Occident via l’Otan et par la situation dans la bande de Gaza. À Riyad on assume désormais une volonté de disposer d’une politique qui s’exonère tant des Occidentaux que des États-Unis. Après tout, rien ne dit que les malversations et manipulations tendant à des révolutions de couleurs commises par les USA envers les pays de l’Est ne pourraient pas également se produire – comme par hasard – au Moyen-Orient… Et pour éviter tout risque, mieux vaut avoir avec soi le pays disposant de la meilleure force de frappe !
Par conséquent pour la Russie, l’enjeu des relations avec les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite ne souffre d’aucune alternative et le résultat est visiblement à la hauteur des attentes de chacune des parties.
Ainsi, c’est un accueil somptueux qu’a reçu Vladimir Poutine à son arrivée à Abu Dhabi. Fait rarissime, les avions de chasse des EAU avaient repeint le ciel aux couleurs du drapeau russe.
En l’honneur de son hôte, le président Mohammed ben Zayed Al Nahyan, qui l’attendait dès son arrivée, a fait tirer des salves de canon tandis que la garde rendait les honneurs sous les bannières russes flottant au vent tout au long du trajet des limousines… La visite éclair était millimétrée et tout avait été mis en œuvre pour assurer au Tsar qu’il était plus que le bienvenu en mettant en évidence des relations bilatérales « sans précédent ».
Les Émirats Arabes Unis sont désormais le principal partenaire commercial de la Russie dans le monde arabe. La visite de Vladimir Poutine a permis d’examiner les perspectives de développement entre les deux pays dont la coopération multiforme russo-émiratie dans les domaines du commerce, de l’économie et bien sûr des investissements futurs.
Les curieux de l’UE et de Washington en ont été pour leurs frais. Pour des raisons de sécurité, rien n’a filtré des échanges qui se sont tenus à huis-clos ! Seule information donnée en pâture aux « affamés » : la situation au Moyen-Orient a également été discutée.
Quittant Abu Dhabi pour Ryad, Vladimir Poutine a également été reçu avec tous les honneurs. Une réception qui change de celle réservée à Emmanuel Macron qui, voici quelques jours, s’était heurté à une fin de non-recevoir. Visiblement la France n’est pas en odeur de sainteté auprès du prince héritier Mohammed ben Salmane qui a préféré recevoir « le chef d’un état voyou isolé sur la scène internationale » plutôt que le VRP de Washington.
Vladimir Poutine et le prince héritier d’Arabie Saoudite ont discuté de la situation au Moyen-Orient, de la coopération en matière d’investissements et d’un travail commun au format OPEP-plus. Là encore rien n’a filtré des discussions et gageons que la surprise risque d’être mauvaise pour les Occidentaux. Mais pour le savoir il leur faudra attendre la publication d’un document bilatéral faisant état des négociations. À condition toutefois que ce dernier leur soit accessible, et là encore rien n’est moins sûr. Des échanges chaleureux et constructifs qui se poursuivront à Moscou par la visite prochaine du prince saoudien.
La Russie que tous donnaient comme « isolée du reste du monde », que l’on voulait “mettre à genoux“, montre une fois encore qu’elle est capable de construire un monde multipolaire tenant compte des réalités internationales et des besoins de chacun. Une « réalité » que le monde virtuel de l’Amérique décadente et de ses laquais de l’UE est bien incapable de concevoir.
Valérie Bérenger