Pourquoi l’acharnement des pays arabes et islamiques à propos d’un minuscule bout de terre dont aucune ville, aucun village n’est mentionné dans le Coran, ni dans les biographies de Mahomet qui vécut en Arabie exclusivement ?
Pourquoi les pays musulmans continuent-ils à refuser l’existence d’Israël, au vu des immenses territoires conquis et islamisés au cours de treize siècles d’expansion et de guerres ?
L’histoire du peuple hébreu avant le Coran, c’est l’histoire des Musulmans avant Mahomet. Le Prophète affirme que les personnages bibliques sont des prophètes musulmans. Des prophètes dont la Bible, premier et second Testaments, a falsifié l’histoire. Le Coran cite quelques prophètes aux noms arabisés : Abraham, Moïse, David, Jésus. Mais ces personnages sont des figures désincarnées, inconsistantes.
Le crime du peuple d’Israël est d’avoir vécu, d’avoir produit une compilation de plusieurs récits échelonnés sur des siècles. Récits relatant les péripéties de son histoire, sa foi, sa juridiction, ses aspirations. Le tout terminé plus d’un millénaire avant le Coran.
Juifs et chrétiens sont coupables d’avoir falsifié l’Islam, la seule et vraie religion enseignée par leurs prophètes musulmans. Ils sont condamnés à expier leur obstination dans l’erreur par l’ignominie de la dhimmitude jusqu’à leur retour à leur foi première, l’Islam. Le véritable judaïsme et le véritable christianisme, c’est l’Islam, première et seule foi monothéiste prêchée pour l’humanité entière.
Les Musulmans affirment volontiers qu’ils vénèrent et respectent les prophètes, y compris Jésus. Mais ils ne précisent pas que ces personnages vénérés sont leur version coranique des originaux qu’ils rejettent.
Les Musulmans affirment que les personnages coraniques vécurent en Terre sainte, se fondant sur les écrits juifs et chrétiens qu’ils récusent. En conséquence, l’histoire biblique est une histoire islamique usurpée par les Juifs et les Chrétiens. Le pays où se déroula cette histoire est un pays musulman, bien qu’inexistant dans le Coran.
Ainsi, la judaïsation de la Judée, de la Samarie, de la Galilée, est un sacrilège pour les Musulmans.
Pourtant, chaque région, ville et village, sont mentionnés dans la Bible et attachés à une histoire précise fixée dans la chronologie. Les Musulmans estiment que cette histoire est la leur, mais ils n’en connaissent rien puisque leurs Livres sacrés n’en parlent pas. Toute confirmation de la Bible les agresse. Acharnés à détruire le récit d’Israël, ils édifient des fables islamisant le passé biblique.
Pour les Musulmans, les Chrétiens s’égarent en se plaçant dans la filiation de la Bible hébraïque et trahissent Issa le Jésus musulman en rejetant son message coranique. Jésus appartient à l’Islam et non au judaïsme, donc le christianisme fait partie du monde musulman.
Cette position doctrinaire génère une politique visant à exploiter la rivalité entre les peuples de la Bible. Annihiler Israël, nier le patrimoine historique du peuple juif, c’est aussi effacer la Bible, et ramener le christianisme vers son origine islamique. La destruction de la racine juive qui porte le christianisme faciliterait son islamisation.
Cette politique de déjudaïsation du christianisme n’est pas nouvelle. Elle atteignit son paroxysme dans le nazisme et constitua un facteur essentiel de l’alliance étroite des nazis et des antisémites avec le monde musulman de l’époque, et avec les Églises d’Orient et les chrétiens arabes, notamment palestiniens.
Les Hébreux avaient été chassés de Palestine par les Romains en 70 après Jésus-Christ. Depuis cette « dispersion », la Diaspora, l’espoir du retour vers Sion (Jérusalem) n’a cessé de hanter des générations de Juifs. Cet espoir se précise à la fin du XIXe siècle, corollaire des mouvements nationaux qui agitent l’Europe du temps. C’est le mouvement sioniste.
1882 : Léo Pinsker, médecin juif d’Odessa (1821-1891) et Théodor Hertz, journaliste autrichien juif d’origine (1860-1904), préconisent le retour des Juifs dispersés dans le monde vers Sion, l’une des collines de Jérusalem, symbole de la Palestine. Ce retour consacre l’aboutissement d’un rêve millénaire.
Léo Pinsker et Théodor Hertz proposent de regrouper les Juifs dans leur pays d’origine, la
Palestine, alors possession turque. Financé par les banques juives, le mouvement réussit à installer 85 000 Juifs en Palestine avant 1914.
1896 : Théodor Hertz publie l’État juif, affirmant le droit des Juifs à une patrie.
1897 : Théodor Hertz réunit à Bâle le premier Congrès Sioniste Mondial qui crée l’organisation Sioniste Mondiale et la Banque Nationale juive.
1903 : Le sixième Congrès Sioniste Mondial repousse l’idée d’un État juif en Afrique orientale.
1917 : Chaïm Weizmann, chimiste renommé (1874-1952), qui vit en Russie, en Allemagne, puis en Angleterre, inspire la Déclaration de Lord Balfour, ministre des Affaires étrangères britannique.
2 novembre 1917 : La déclaration Balfour stipule : « Le gouvernement de sa Majesté envisage avec faveur l’établissement d’un Foyer national juif en Palestine, étant entendu que rien ne sera fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non juives de Palestine et aux droits civils et politiques dont jouissent les communautés juives dans tout autre pays ».
19 au 26 avril 1920 : Conférence de San Remo : la SDN place la Palestine sous mandat britannique. Londres détache la Transjordanie où les sionistes n’auront pas le droit d’acheter des terres.
De 1922 à 1937, la population juive de Palestine passe de 80 000 habitants à 416 000. Les Arabes de Palestine supportent mal l’arrivée des sionistes.
7 juillet 1937 : Londres propose un plan de partage de la Palestine en deux États, un État juif et un État arabe. Les Arabes refusent cette solution.
23 mai 1939 : La Grande-Bretagne publie un livre blanc qui annonce la volonté de limiter l’immigration des Juifs. Au même moment, les persécutions nazies gonflent le nombre des arrivants en Palestine. Des bateaux clandestins tentent de forcer le blocus anglais. Le Suma et le Patria, refoulés par les Anglais, sombrent en mer, provoquant des centaines de noyades.
6 au 11 mai 1942 : Les Sionistes rédigent le programme de Biltmore (du nom d’un hôtel de New York). Ce programme tire argument du génocide nazi et exige la transformation de la Palestine en un État juif. Des groupes terroristes multiplient les attentats contre les Britanniques (attaque du Q. G. anglais de Jérusalem, 91 morts), contre les Arabes (massacre du village de Deir Yassin, 250 morts), contre les représentants de la communauté internationale (assassinat du Comte Folke Bernadotte) : groupes comme l’Irgoun commandé par Menahem Begin, le groupe Stern).
Les Arabes répliquent par le massacre des habitants du kibboutz de Kfa Eftzion.
Juillet 1947 : Tous les passagers de l’Exodus sont renvoyés en Allemagne.
La Grande Bretagne, impuissante, confie le dossier à l’ONU, car les contacts sont difficiles entre Juifs et Arabes. Les Juifs achètent les terres des grands propriétaires dont ils expulsent les fermiers arabes pour les exploiter eux-mêmes.
29 novembre 1947 : l’Assemblée générale de l’ONU adopte le plan de partage de la Palestine en trois zones, un État juif, un État arabe, et un statut international pour Jérusalem. Ce plan permet la réalisation du projet sioniste, mais constitue le début d’une longue période tragique de l’histoire. Les Arabes refusent ce plan.
La fondation de l’État d’Israël est due à l’ONU. Israël est une conséquence lointaine de la Première Guerre mondiale : déclaration Balfour, mandat anglais sur la Palestine, acceptation puis limitation de l’immigration juive par les Anglais.
Israël est une conséquence immédiate de la Seconde Guerre mondiale. Le génocide juif crée les conditions favorables à la cause sioniste et à l’immigration. La Ligue arabe créée en 1945 refuse cette vision des choses. Les Palestiniens n’ont pas à payer pour le crime hitlérien.
Israël est le résultat d’un problème de décolonisation. Les États-Unis sont soucieux de ménager la communauté juive américaine. L’URSS désire évincer les Anglais du Moyen-Orient. Ils s’entendent sur un plan de partage de la Palestine.
14 mai 1948, veille de Sabbat : la Grande-Bretagne met fin à son mandat. David Ben Gourion, président de l’Agence juive, proclame la création de l’État d’Israël. Les Juifs retrouvent une patrie.
15 mai 1948, jour du Sabbat : les Arabes envahissent le nouvel État hébreu. Israël improvise une armée, Tsahal, issue de la fusion de la milice juive, la Haganah et des organisations paramilitaires. Les armées arabes déclenchent la première guerre israélo-arabe ou guerre d’indépendance, qui s’achève le 7 janvier 1949 par le succès d’Israël, grâce au matériel tchécoslovaque fourni par l’URSS, et aux effectifs de l’armée, 80 000 hommes et femmes. En 60 jours de combat, Israël affirme sa supériorité sur les six armées ennemies (Égypte, Arabie, Irak, Transjordanie, Syrie, Liban).
Entre le 24 février et le 20 juillet 1949, les accords d’armistice signés sur l’île grecque de Rhodes consacrent la victoire de David contre Goliath. Ces accords reconnaissent à Israël 78 % de la Palestine britannique, au lieu de 55 % alloués par l’ONU, et lui réservent un débouché sur la mer Rouge avec le port d’Eilat situé dans le golfe d’Akaba.
Seules échappent à l’État d’Israël la bande de Gaza, administrée par l’Égypte, la Cisjordanie, établie sur les deux rives du Jourdain, rebaptisée Jordanie, et Jérusalem vieille ville.
La tension créée en Palestine provoque l’exode d’environ 725 000 Arabes, originaires de Palestine, lointains descendants des tribus araméennes installées localement depuis le IIe millénaire avant Jésus-Christ, vers les pays voisins (Jordanie, Syrie, Gaza). Seule la Jordanie accepte de naturaliser et d’intégrer ces réfugiés. Les autres pays les cantonnent dans des camps de réfugiés et d’émigrés. La vie dans les camps alimente l’aspiration des Palestiniens à disposer d’un territoire propre. Des mouvements de résistance palestinienne s’organisent, Al Fath en 1956, OLP, Organisation de Libération de la Palestine, bientôt présidé par Yasser Arafat, en 1964, FPLP, Front populaire pour la Libération de la Palestine du médecin marxiste Georges Habache, en 1967. Ces divers mouvements regroupent surtout des intellectuels. Ainsi, une conscience palestinienne s’éveille.
L’armistice de Rhodes ignore le fait palestinien, réduit à un simple problème de réfugiés. La diaspora des Juifs est résorbée, mais une autre diaspora est créée, celle des réfugiés palestiniens.
L’Etat d’Israël est l’allié constant des États-Unis, en raison du poids du lobby juif dans la vie politique américaine. En 1948, l’État d’Israël est reconnu par les États-Unis seize minutes après sa proclamation comme État.
Depuis la naissance d’Israël, le conflit israélo-arabe suscite des réactions dans le monde entier, des prises de position pro-Israël ou pro-Palestine, et par conséquent renforce la pression du monde musulman sur le monde occidental.
Depuis les années 1960, l’existence d’Israël est une source permanente de conflits. Les uns justifient le terrorisme palestinien et la logique selon laquelle le non musulman qui se défend est toujours l’agresseur, ils désignent les Israéliens comme des colons et des occupants. D’autres pensent qu’Israël est le pays de la Bible.
Par la guerre de 1948, les pays arabes coalisés s’étaient opposés à la naissance d’Israël. Pendant un quart de siècle, cette guerre sera suivie de trois autres affrontements : la guerre de Suez en octobre 1956, la guerre des Six jours en juin 1967, la guerre du Kippour en octobre 1973.
Depuis 1973, le « processus de paix » est l’antichambre de la mort. Comme toujours, les peuples en paient le prix fort et sont les victimes.
Jean Saunier
La naissance d'Israël et le problème israélo-palestinien
Pourquoi l'acharnement des pays arabes et islamiques à propos d'un minuscule bout de terre dont aucune ville, aucun village n'est mentionné dans le Coran, ni dans les biographies de Mahomet qui ...
https://ripostelaique.com/la-naissance-disrael-et-le-probleme-israelo-palestinien.html