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« En train de se noyer, l’Ukraine peut nous entraîner dans les profondeurs. Quiconque a déjà participé au sauvetage d’un noyé sait que c’est incroyablement dangereux ».
Cette phrase est du président polonais Andrzej Duda (photo) qui l’a prononcée aujourd’hui lors d’une conférence de presse à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Explications.
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La Pologne est jusqu’à présent considérée comme la véritable base arrière de la résistance ukrainienne dans le conflit qui oppose Kiev et Moscou :
Varsovie est le deuxième contributeur européen en termes d’aides envers l’Ukraine :
Asphyxiée économiquement, l’Ukraine avait bénéficié en mai 2022, de la levée des droits de douane sur ses céréales par l’UE. Afin de protéger leurs agriculteurs, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie avaient prononcé un embargo sur les importations céréalières en provenance d’Ukraine. Le 12 septembre dernier, la Pologne annonçait, de conserve avec la Hongrie et la Slovaquie, la prolongation de cet embargo. Kiev avait immédiatement menacé de traduire ces trois pays devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : https://ripostelaique.com/zelensky-menace-de-poursuivre-trois-de-ses-allies-europeens-devant-lomc.html
C’est chose faite depuis le 18 septembre :
Le président polonais Andrzej Duda a annulé sa rencontre prévue avec Volodymyr Zelensky en marge de l’Assemblée générale de l’ONU ce mercredi 20 septembre.
« Il serait bon que l’Ukraine se souvienne qu’elle reçoit de l’aide de notre part et que nous sommes également un pays de transit vers l’Ukraine », a averti Andrzej Duda lors d’une conférence de presse, ajoutant :
« En train de se noyer, l’Ukraine peut nous entraîner dans les profondeurs. Quiconque a déjà participé au sauvetage d’un noyé sait que c’est incroyablement dangereux ».
Le numéro 2 de la diplomatie polonaise a emboîté le pas au président Duda, menaçant de mettre un terme à l’aide militaire que son pays octroie généreusement au régime de Kiev.
La défection de l’allié polonais serait une catastrophe pour le camp occidental et signerait l’arrêt de mort de l’Ukraine.
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Les relations entre la Pologne et l’Ukraine sont pour le moins ambiguës. Varsovie n’a en effet jamais abandonné le projet de restaurer la Grande Pologne-Lithuanie de la dynastie des Jagellon, reliant la Baltique et la mer Noire, et qui a constitué l’un des plus grands pays d’Europe.
En Pologne, un courant politique – certes minoritaire – ne cache pas qu’il est dans l’intérêt des Polonais que l’ours russe vienne à bout du régime de Kiev. En cas d’effondrement de l’Ukraine, la Pologne pourrait annexer les provinces ouest du défunt pays : https://ripostelaique.com/renaissance-de-la-grande-pologne-vers-une-partition-de-lukraine.html
Rappelons que, côté hongrois, les relations avec l’Ukraine ne sont pas non plus au beau fixe. Au contentieux céréalier s’ajoute en effet la crainte récemment exprimée par le premier ministre hongrois Viktor Orban que Kiev ne sabote le gazoduc Turkstream – qui amène le gaz russe vers l’Europe par le sud du continent – après les preuves apportées par la chaîne allemande ZDF et le magazine Der Spiegel de la responsabilité de l’Ukraine dans le sabotage des gazoducs Nordstream : https://ripostelaique.com/orban-menace-kiev-en-cas-de-sabotage-du-gazoduc-turkstream.html
Le sabotage de ce gazoduc constituerait pour la Hongrie « un casus belli » a martelé Viktor Orban.
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Ceux qui, dans le camp occidental, espéraient mettre rapidement la Russie « à genoux » devront sans doute revoir leur copie…
Henri Dubost
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Varsovie : En train de se noyer, l'Ukraine peut nous entraîner dans les profondeurs
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