Le Blog de Lazare

Va-t-on assister à un retournement spectaculaire d’alliances dans le conflit russo-ukrainien ? Alors qu’une enquête conjointe menée par la chaîne publique allemande ZDF et l’hebdomadaire Der Spiegel, publiée le 23 août dernier après six mois d’enquête, étaie définitivement la responsabilité de Kiev dans la destruction des gazoducs Nordstream, fin septembre 2022, Budapest vient de mettre solennellement Kiev en garde contre toute attaque visant le gazoduc Turkstream qui, via la Turquie, achemine le gaz russe vers le sud de l’Europe, entre autres vers la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie.  

Après avoir rappelé que Turkstream est vital pour son pays, Viktor Orban a menacé Kiev d’“entrer en guerre” si l’intégrité de ce gazoduc était menacée. “Vous pouvez probablement infliger ça aux Allemands, a ironisé le dirigeant hongrois, faisant clairement allusion à la destruction de Nordstream, mais vous ne pouvez pas le faire dans notre région”.

“Avec le président serbe Alexandre Vucic, a ajouté le Premier ministre hongrois, nous avons dit très clairement que nous considérerions cela comme un casus belli”

Turkstream est l’un des gazoducs qui acheminent le gaz russe vers l’Europe :

La mafia kiévienne pourrait être tentée, avec l’assentiment et le soutien logistique de son parrain US, de détruire Turkstream qui transite sous la mer Noire. Pour Washington, ce serait un pas supplémentaire important dans sa guerre contre l’Europe. Rappelons qu’en novembre 2022, le FSB russe avait déjoué un attentat ukrainien contre Turkstream.

Le gazoduc Yamal reliant la Russie à l’Allemagne via la Biélorussie et la Pologne a été fermé par Gazprom en mai 2022. Il était de toute façon hors d’atteinte des saboteurs ukrainiens.

Quant au gazoduc Brotherhood qui transite par l’Ukraine-même, sa destruction par le régime kiévien – outre la difficulté technique de l’opération – lui aliénerait évidemment le soutien de l’Allemagne pour laquelle, après la destruction de Nordstream, ce gazoduc est absolument vital.

Henri Dubost