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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 05:55
Démocratie en Ukraine et appel à la liberté du peuple ukrainien

Il y a une victime de cette guerre, c’est tout le peuple ukrainien. Il avait voté pour la réconciliation, pour la liberté linguistique et la résolution pacifique du conflit avec les Russes. Zelensky élu sur cette promesse est devenu rapidement l’otage des meneurs nazis. Ils l’ont obligé à faire la guerre contre la Russie pour le triomphe du nationalisme bandériste et d’autres en Occident y ont vu le moyen d’affaiblir ou de ruiner la Russie. Mais la liberté politique comme la liberté de la presse et celle d’expression sont-elles respectées dans ce pays, alors que les élections présidentielles auront lieu fin mars 2024, dans 9 mois ?

Des libertés publiques menacées

L’ONU s’est inquiété publiquement des atteintes aux droits humains en Ukraine, et pas à l’époque Soviétique, en 2021 !  La Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme disait le 15 décembre 2021 : « Nous nous inquiétons des restrictions imposées à la liberté d’expression d’opinions critiques ou impopulaires. » La liberté d’opinion est menacée et elle s’inquiétait aussi des restrictions, voire interdiction des rassemblements pacifiques, mais aussi pacifistes sur les sujets sensibles, dont la guerre en Ukraine. Ce rapport documente 29 incidents majeurs sur des journalistes ou critiques du gouvernement. Elle parle d’attaque, de tentative de meurtre, d’intimidation mafieuse. La liberté de rassemblement est « sévèrement restreinte ». Elle parle autant de l’Ukraine libre que des menaces qui pèsent aussi du côté des régions sous influence Russe. L’ONU reste diplomate !

Un contrôle militaire des médias

Les médias sont-ils encore libres en temps de guerre ? Visiblement non. La censure militaire outrepasse de loin la seule protection des opérations militaires en cours. L’armée cautionne une atteinte à la liberté d’expression qui va bien à Zelensky. Au nom de la loi martiale, le pluralisme a disparu ou presque au profit d’un interminable feuilleton diffusé simultanément sur les quelques grandes chaines nationales. Parce que la guerre n’est pas discutable, on argumente du risque d’effritement du soutien des populations et de déstabilisation sur les réseaux sociaux. « Depuis le 20 mars, un décret présidentiel ukrainien a décidé que toutes les chaînes se regroupent en une seule plateforme pour fournir à la population des informations en continu », explique Jeanne Cavelier. (Sergei Supinsky/AFP) Avec une telle doctrine, on censure toute information sur les morts, les blessés, le prix de la guerre sur le plan humain et économique. La démocratie est confisquée, l’expression d’un avis réservé sur la guerre et son prolongement est un acte antinationaliste, une alliance pacifiste avec l’ennemi. Cette dialectique bien connue justifie l’interdiction du débat sur l’opportunité de la guerre, les raisons d’être en guerre et le fait de continuer ou de négocier.

Des partis politiques interdits

Dans la même veine, Zelensky a interdit 11 partis politiques d’opposition, sous le prétexte que ceux-ci avaient des liens supposés avec la Russie. Défendre le pluralisme linguistique est être pro-russe. Être communiste est interdit depuis longtemps déjà. Ce n’est plus une option politique, c’est un acte de trahison pro-soviétique. Dans une vidéo publiée sur Telegram Zelensky écrit : « Toute activité de la part de politiciens participant à diviser (la société) ou à collaborer (avec l’ennemi) ne réussira pas, et recevra une réponse sévère ». L’argument fallacieux vaut déjà au sein de l’Union Européenne qui a aussi interdit les médias russes en Europe, pour les mêmes raisons. Cette atteinte à la liberté de la presse, sous prétexte qu’elle dépend de tel ou tel masque mal une attitude liberticide sur le fond. Vouloir la paix au temps d’une guerre souhaitée par une oligarchie au pouvoir est une position interdite. Fermer le ban ! Toute la stratégie liberticide de Zelensky s’appuie sur l’association des positions pacifistes à une soumission à l’ennemi. Mais en démocratie, qui décide de la guerre, qui décide de l’interrompre ? Le peuple ukrainien serait-il si débile qu’il ne perçoit pas la faillite économique, une destruction inexorable de ses infrastructures, un véritable génocide de la jeunesse ukrainienne dont on tient au secret le nombre de victimes et d’invalides de guerre, par peur de l’opinion ?

Des antécédents nationalistes contre la liberté philosophique

Dès 2015, Amnesty International s’inquiétait de la loi votée l’année précédente sur l’interdiction du parti communiste et ses conséquences sur les libertés politiques et d’expression. En effet, les lois de « décommunisation » envisagent des poursuites pénales contre ceux qui manifestent leur conviction et leur attachement aux symboles de l’époques soviétiques. Et déjà, Amnesty International y voyait des conséquences funestes avec une haine organisée contre les russophones, avec une escalade motivée par leur filiation ethnique avec ceux qui avaient imposé le communisme en Ukraine. L’organisation écrivait déjà à cette époque : « recrudescence des homicides à caractère politique qui demeurent non résolus, tandis que les journalistes et les médias qui critiquent le gouvernement en place sont harcelés. »

Un peuple réduit au silence

Le peuple ukrainien est privé de sa liberté d’être informé avec sincérité et exactitude sur les événements. Combien de morts, combien de blessés, combien de déportés à l’étrangers, en exil forcé. On parle de plusieurs millions d’Ukrainiens réfugiés à l’Est ou à l’Ouest. Comment des partis politiques d’opposition vont-ils pouvoir s’exprimer dans une campagne présidentielle dans un tel contexte, pour envisager d’autres issues ? Continuer la guerre, mais aussi négocier, pactiser, être neutre ou se rapprocher de l’Europe ou de l’OTAN. Bizarrement, des oligarques et des grands démocrates occidentaux semblent décider à la place des Ukrainiens, réduits au silence. Que veulent-ils ? Eux ? Que disent-ils ? A quoi aspirent-ils ? Les pratiques actuelles musèlent la presse et les partis politiques. Cette répression systématique est totalement contraire à la liberté d’un peuple à disposer souverainement de son destin et de ses choix. Crime contre les valeurs qui font l’Occident qui se discrédite encore un peu plus entre des valeurs de façades et des pratiques tyranniques.

Une loi liberticide des libertés de la presse

Plus récemment, le 29 décembre 2022, Zelensky a fait adopter et signer une loi qui accorde des pouvoirs étendus et arbitraires de censure sur presque tous les médias du pays au Conseil national ukrainien de l’audiovisuel. Ce projet date de 2019. Il est donc dans la logique anti-démocratique de Zelensky depuis longtemps déjà. Les membres de ce Conseil sont nommés par le Président et le Parlement qu’il domine avec son parti Serviteur du peuple, le bien mal nommé. Cette loi viole les libertés démocratique éhontément. Deux institutions de journalisme en Europe ont vivement critiqué cette loi : la Fédération européenne des journalistes et le Comité pour la protection des journalistes. Quant au Syndicat national des journalistes ukrainiens, il s’exprime en ses termes pour qualifier cette loi de « plus grande menace pour la liberté de la presse dans l’histoire indépendante (de l’Ukraine) ». Ces pouvoirs sont arbitraires, disproportionnés, liberticide en visant les médias audiovisuels, la presse écrite et les médias numériques. En ce sens, Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes qui regroupe plus de 320.000 journalistes dans 43 pays affirmait : « La régulation coercitive envisagée par le projet de loi et entre les mains d’un régulateur totalement contrôlé par le gouvernement est digne des pires régimes autoritaires. Il doit être retiré. Un État qui appliquerait de telles dispositions n’a tout simplement pas sa place dans l’Union européenne. »

Les journalistes, cibles des Russes et du pouvoirs Ukrainiens

Rappelons que l’Ukraine d’avant-guerre était dans le ventre mou, au milieu du classement des 180 pays en matière de liberté de la presse. Aujourd’hui, les journalistes sont menacés, poursuivis, tués. Les Russes visent les journalistes, c’est sûr, mais les journalistes indépendants et dissonants sont dissuadés de parler. Les reportages sur les blessés dans les hôpitaux ont disparu. Cela pourrait influencer les peuples d’Occident, retourner les Ukrainiens ! Donc censure. Des journalistes Ukrainiens témoignent de leur éviction et licenciement, du fait de leur pluralisme. Dans un article du Figaro International du 1er décembre 2021 : En Ukraine, les médias sous pression du pouvoir et des oligarques (En Ukraine, les médias sous pression du pouvoir et des oligarques (lefigaro.fr)), la journaliste Anna Darroman écrit : « Anna Myroniouk brandit une à une les couvertures de son journal, lors d’une conférence de presse à Kiev le 15 novembre. La journaliste liste les oligarques, responsables politiques ukrainiens et thèmes controversés sur lesquels le Kyiv Post, principal média anglophone d’Ukraine, a écrit. «Nous étions critiques envers tous (…) et nous donnions la parole à tous les côtés», assure-t-elle. Une semaine plus tôt, Anna Myroniouk et ses collègues ont appris qu’ils étaient renvoyés sans préavis et priés de quitter les lieux. »

L’ONU en remet une couche en mai 2022

Reprenons quelques éléments in extenso, publiés par l’ONU qui sont éloquents. (Guerre en Ukraine : des experts de l’ONU et d’organisations partenaires soulignent l’importance de la liberté d’information | ONU Info (un.org))

« Nous rappelons que c’est précisément en temps de guerre et de conflit armé que le droit à la liberté d’expression et au libre accès à l’information doit être vigoureusement défendu, car il est essentiel à la promotion d’une paix durable, à la compréhension de la nature du conflit et à la reddition des comptes », déclarent dans un communiqué commun ces experts des Nations Unies, de la Commission africaine des droits de l’homme, de la Commission interaméricaine des droits de l’homme et le Représentant sur la liberté des médias de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Ces experts se disent « profondément préoccupés par la sécurité des journalistes, des professionnels des médias et du personnel associé en Ukraine, qui effectuent leur travail dans des conditions sans précédent et sont désormais exposés à un risque très élevé ».

Selon de nombreuses informations, des journalistes sont pris pour cible, torturés, kidnappés, attaqués et tués, ou se voient refuser un passage sûr depuis les villes et les régions assiégées. « De telles actions sont odieuses et doivent cesser immédiatement. Nous rappelons qu’en vertu du droit international humanitaire, pendant les conflits armés, les journalistes sont considérés comme des civils et doivent être protégés en tant que tels. Une attaque visant à tuer, blesser ou enlever un journaliste constitue un crime de guerre », déclarent les experts.

Ils se disent préoccupés par la propagation de la désinformation concernant le conflit en Ukraine dans les médias publics russes. Cependant, ils pensent que la désinformation ne peut être combattue en bloquant ou en interdisant les médias. Ils craignent que la décision de l’Union européenne d’interdire deux médias publics russes n’ait été une réponse disproportionnée à la désinformation. Selon eux, elle a servi de prétexte à la fermeture supplémentaire de médias indépendants en Fédération de Russie.

« Promouvoir l’accès à des informations diverses et vérifiables, y compris garantir l’accès à des médias libres, indépendants et pluralistes, est une réponse plus efficace à la désinformation », estiment les experts. Pudiquement, ils visent la Russie, mais comment ne pas y voir une critique des lois et pratiques liberticides en Ukraine ?

Une élection présidentielle sous haute tension pour l’Occident

La campagne devrait légitimement commencer en septembre 2023 pour que les opinions s’expriment pendant 6 mois. Comment préserver cette liberté démocratique fondamentale pour une guerre dont le peuple Ukrainien ne voulait pas en votant pour Zelensky au passage ? Qui va pouvoir faire le bilan économique du mandat de ce dernier : déroute économique avant même la guerre, effondrement des services publics, appauvrissement et misère croissante ; mais plus encore, quand allons-nous avoir les chiffres de la guerre ? Un peuple n’a-t-il pas le droit de savoir combien de ses enfants sont sacrifiés pour la patrie ? Un peuple n’a-t-il pas le droit de débattre de sa position géopolitique ? A écouter ce qui se dit chez les opposants ukrainiens, le simple fait d’être russophone est un danger, et le procès en traitrise est immédiat. Comment imaginer que l’on soit encore en démocratie, si tout opposant est étiqueté de la sorte. Enfin, écoutez Anne Nivat, envoyée spéciale dans un remarquable entretien au Point du 9 mai 2022, tellement criant de vérité sur le sentiment des Ukrainiens, veuves de guerre, orphelins, etc. : (« Je passe pour un traître » : la nouvelle vie des opposants ukrainiens (lepoint.fr))

Alors exigeons le libre débat en Ukraine, imposons le libre débat pour les aider ici, car la dictature de Zelensky menace tout l’Occident. Nous devons débattre de cette guerre, de ses motivations, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes en étant dignement informés des faits, des réalités. Cessons toutes les falsifications, les manipulations et propagandes de guerre qui visent à entretenir les lobbys de l’armement, une économie de la destruction et de la reconstruction où les Ukrainiens vont tout perdre : leur terre, leur liberté, leurs entreprises ; car l’Occident va se payer sur un peuple démembré, martyrisé, humilié. Sauvons l’honneur de l’Occident en faisant la guerre à la guerre, et faisons s’exprimer les opposants de Zelensky partout dans le monde pour que la parole politique se libère enfin dans ce pays martyrisé.

Pierre-Antoine Pontoizeau

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