Dans la suprématie militaire que procure la maîtrise de la technologie hypersonique, la Russie et la Chine disposent d’une fenêtre de tir d’une dizaine d’années sur les puissances occidentales, USA compris. Les planeurs hypersoniques sont, avec les missiles de croisière hypersoniques, les deux grandes menaces qui inquiètent les armées occidentales. Ils peuvent théoriquement déjouer les systèmes de défense aérienne les plus perfectionnés. Certains médias rapportent que, selon les forces armées ukrainiennes, un missile Kh-47M2 Kinzhal aurait été abattu dans la nuit du 4 au 5 mai 2023 au-dessus de l’Ukraine par une batterie de missiles Patriot. Il s’agit manifestement d’un bobard de guerre.
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Un planeur hypersonique est un appareil (non motorisé), lancé au moyen d’un missile intercontinental. Evoluant à une vitesse hypersonique (supérieure à Mach 5, soit près de 6.200 km/h, et jusqu’à Mach 20, soit 25.000 km/h), il est capable de manœuvres complexes et de rebonds sur les hautes couches de l’atmosphère (au-delà de 50km), dont il peut entrer et sortir à plusieurs reprises. Ses capacités en font une arme redoutable, aux trajectoires très difficilement prévisibles.
La Chine et la Russie ont pris de vitesse les armées occidentales sur ces nouveaux types d’armes.
Pékin a mis en service en 2019 son planeur hypersonique Dongfeng-17. La Russie a développé pour sa part l’Avangard, un planeur qui est capable d’atteindre Mach 20, ainsi que le missile de croisière hypersonique Zircon, déjà intégré sur des navires et sous-marins russes. Toutes ces armes peuvent d’ores et déjà envoyer par le fond la totalité des flottes occidentales.
Côté français, la Direction générale de l’armement (DGA) a effectué ce lundi 26 juin le premier essai de planeur hypersonique depuis son centre d’essais de Biscarrosse (Landes). L’engin (nom de code : VMAX pour « Véhicule manœuvrant expérimental ») est développé par ArianeGroup avec le soutien de l’Onera (laboratoire public français de l’aérospatial). Le programme de planeur hypersonique VMAX avait été annoncé en 2019. Une deuxième version, VMAX 2, pourrait voler d’ici 2025… Ces engins expérimentaux ne seront pas opérationnels avant une dizaine d’années. Le missilier MBDA travaille déjà au futur missile aéroporté de la dissuasion française, l’ASN4G, un missile hypersonique prévu à l’horizon 2035…
L’Europe a pour sa part lancé deux programmes de missiles intercepteurs hypersoniques, l’un confié à MBDA (Aquila), l’autre à l’espagnol Sener. De leur côté, les Etats-Unis développent un planeur hypersonique, le Common-Hypersonic Glide Body (C-HGB), lancé depuis le sol ou depuis un navire de surface ou un sous-marin. Lockheed Martin est en difficulté avec son projet de planeur aéroporté (ARRW). Les Américains développent par ailleurs des missiles de croisières hypersoniques comme le HACM (Hypersonic Attack Cruise Missile), confié à l’industriel Raytheon. Toutes ces armes n’en sont encore qu’au stade expérimental.
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En matière d’armes hypersoniques, la Russie et la Chine disposent de plus de dix années d’avance. De quoi faire réfléchir les chancelleries occidentales tentées de trop titiller l’Ours russe ou le Dragon chinois…
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Armements hypersoniques : l'Occident a 10 ans de retard sur la Russie et la Chine
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