Le Blog de Lazare

La rébellion a donc été stoppée, par le truchement, nous dit-on, du Président biélorusse Alexandre Loukachenko. C’est heureux car, malgré les fantasmes « démocratiques » des ennemis de l’identité des peuples – qui, tels des rats, agissent toujours dans l’ombre crasseuse des égouts –, un chaos en Russie aurait eu des répercutions dramatiques pour nous tous. Mais ça, des crétins congénitaux comme les propagandistes de la chaîne de désinformation LCI n’en ont cure.

Le chef du groupe Wagner a donc été arrêté dans son élan délirant pour prendre Moscou. Élan qui, contrairement à ses affirmations, aurait d’abord fait du mal aux Russes, qu’Evguéni Prigojine prétend protéger. D’ailleurs, ce nom de Wagner, pour des serviteurs prétendus de la Russie, m’a toujours semblé suspect, étant donné que cela fait immanquablement penser au, certes génial, compositeur allemand et préféré d’Hitler, adversaire mortel de la Russie jadis. Je ne sais pas moi, mais groupe Korsakov ou Moussorgski aurait eu plus d’allure, non ?! Bon, là, je pinaille…

Face à cet événement inattendu, les chaînes d’info collabo-mondialistes françaises se sont presque toutes réjouies des déconvenues de Vladimir Poutine. En tête, BFMTV ironisait ce dimanche matin sur la « fuite » – non vérifiée au moment où j’écris – du Président russe de la capitale. Alors là, comme on dit, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Car il me semble que ces carpettes macronistes n’ont pas beaucoup ri lorsque leur idole, le gai élyséen, s’est carapaté le 1^er décembre 2018 pour un voyage officiel en Argentine, en fait pour fuir la révolte non armée des Gilets jaunes. À cette époque des Gilets jaunes, il y avait même un hélicoptère prêt à décoller dans les jardins de l’Élysée, pour lui et maman. Il s’est depuis souvent sauvé lors des manifestations parisiennes bruyantes, le Macron sa mémère ! Alors se moquer d’un Président en guerre qui, très logiquement, doit être mis à l’abri de la folie des grandeurs d’un Prigojine surarmé, « c’est un peu court jeune homme », comme aurait dit un copain à moi au fort long nez.

Autre chose, depuis hier j’entends çà et là dans la dégueulasse agora médiatique française que les Russes, en 1917, avaient subi une défaite militaire. Je sais que ces spécialistes savent tout sur tout ce qui est et ce qui n’est pas, mais je me dois de tempérer leurs ardeurs en précisant quelques petits points. D’abord, la défaite en question était plus politique que militaire. Et puis la comparaison de la Russie de 1917 avec celle de 2023 est digne des Télétubbies sous LSD !

En effet, en 1917, si la Russie connaissait alors d’importantes difficultés sur le front de l’Est, c’est surtout à l’intérieur de ses frontières, après la révolution de février, qu’elle subissait l’orage de l’Histoire. Un orage révolutionnaire qui occasionnait de nombreuses désertions.

Toutefois, la Russie du Tsar Nicolas II avait nettement vaincu l’année précédente les armées allemandes et austro-hongroises lors de l’offensive Broussilov. Offensive qui lui coûta cher en pertes humaines mais en provoqua de plus nombreuses en face. Elle vengeait là ses revers sur le front et particulièrement sa défaite à Tannenberg, en août 1914, face aux Allemands. L’offensive Broussilov fut d’ailleurs la bataille la plus meurtrière du conflit, suivie respectivement par celles de la Somme et de Verdun.

De plus, si en 1916 la Russie n’avait pas déclenché cette offensive – honteusement oubliée de nos jours –, la Somme aurait peut-être été le tombeau des armées britanniques et françaises. Sachant que, de leur côté, les Français supportaient à eux seuls le bourbier de Verdun depuis le 21 février.

Si j’osais, je dirais même que la Première bataille de la Marne, en septembre 1914, n’aurait peut-être pas été couronnée de succès pour nous si les Allemands n’avaient eu à faire face aux Russes à l’Est. Cela dit sans injurier un seul instant la mémoire de nos soldats, dont un tomba la veille de cette bataille pour le plus grand malheur de la littérature française : Charles Péguy.

Rappelons au passage que des soldats russes sont aussi venus se battre à nos côtés sur le front de l’Ouest, entre autres en Champagne, où reposent certains d’entre eux, notamment au cimetière militaire russe de Saint-Hilaire-le-Grand, dans la Marne.

En 1917, la Russie causait donc assez de soucis aux Allemands pour qu’ils aident activement Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine, à y retourner. Lénine, qui voulait en finir avec la guerre, parvient au pouvoir à la suite d’un coup d’État en octobre 1917. De ce côté de la guerre, c’est ensuite la désescalade progressive. Et en mars 1918, les bolchéviques signent avec les Allemands la paix séparée de Brest-Litovsk pour sortir définitivement du conflit. Les divisons allemandes de l’Est sont alors rapatriées à l’Ouest et l’année 1918 devient très difficile pour les Alliés.

C’est donc l’instabilité politique de la Russie qui a eu raison d’elle sur le front et certainement pas une victoire éclatante des empires centraux sur elle. Je ne sache pas que le Kaiser Guillaume II soit allé boire le thé au Kremlin, par exemple !

Pour mémoire, quelque 1 700 000 soldats russes sont tombés lors de la Première Guerre mondiale. Ça mérite le respect…

Revenons à mes moutons journaleux. Leurs approximations prouvent, si besoin était, que, depuis la chute du Bloc soviétique, les mondialistes arrogants et morveux, dont ils sont les serviles relais, n’ont de cesse de rabaisser non seulement le présent d’une Nation immense mais encore son passé. Ceci expliquant peut-être cela, la guerre en Ukraine n’est pas étrangère à cette humiliation que subit la Russie depuis plus de trente ans. Humiliation proférée souvent par des analphabètes comme un Barak Obama, qui sait instinctivement se trémousser mais doit sans doute avoir des maux de tête lorsqu’il s’agit pour lui de lire Crime et châtiment, de Dostoïevski !

C’est dit !

Charles Demassieux