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5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 05:48
Les trahisons de Zelensky et des médias : la promesse de la paix

Que disait la presse main stream lors de l’élection de Zelensky en avril 2019 ? Reprenons trois sources du moment : l’article du Monde du 21 avril de Benoit Vitkine, celui de La Croix du 28 mars d’Olivier Tallès après le premier tour et la synthèse de France Info du 22 avril 2019 actant son élection. Alors que ces rédactions nient maintenant 1. La corruption, 2. L’ukrainisation, 3. La promesse de la paix et 4. L’emprise des oligarques, ces trois articles jetaient en avril 2019 un regard cru sur l’élection présidentielle. Continuons aujourd’hui par l’ukrainisation.

Les trois références :

Ukraine : Volodymyr Zelensky remporte la présidentielle, le pays fait un saut dans l’inconnu (lemonde.fr)

En Ukraine, le show Zelensky a rythmé la campagne (la-croix.com)

Ukraine : ce que l’on sait du programme du nouveau président Volodymyr Zelensky (francetvinfo.fr)

Et quelques autres sur les accords de Minsk et la situation avant le 24 février 2022 :

Conseil de sécurité: vives préoccupations face au regain de violations du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine | UN Press, (synthèse du CS du 17 février 2022)

Conseil de Sécurité de l’ONU. Escalade en Ukraine. Discours de Tetyana Montian. le 17 février 2022. – YouTube (intervention de Tetiana Montian lors du CS du 17 février 2022)

Tetiana Montian (Ukraine), discours au Parlement Européen. Bruxelles, le 5/12/2016 – YouTube (intervention de Tetiana Montian sur la révolution de Maidan)

La promesse électorale de la paix face au ras-le-bol populaire

Comme le rappelle B. Vitkine, Zelensky se distinguait de ses adversaires politiques du fait de sa promesse de mettre un terme à la guerre du Donbass.

« Volodymyr Zelensky a aussi décomplexé les Ukrainiens en reprenant à son compte leur ras-le-bol de la guerre. » (Le Monde) Il poursuit en ce sens :

« Il a dit son intention de « relancer » le processus de paix avec la Russie, dans le cadre des accords de Minsk, qui impliquent la France et l’Allemagne. » (Le Monde)

A ce sujet, Olivier Tallès de La Croix confirme bien l’analyse de la situation depuis 2014. La guerre est là, entre Ukrainiens, faisant des morts inutiles. Or, le journaliste montre bien que la guerre intérieure était bien-là, et que les électeurs voulaient en sortir en votant pour l’homme qui promettait la paix en Ukraine :

« Valentina découpe sans trembler le lait caillé. La babouchka consent du bout des lèvres à parler de son quotidien haché par le fracas des tirs des soldats ukrainiens et des rebelles séparatistes. La ligne de front est à une poignée de kilomètres de son épicerie, à l’entrée du village de Gnutova. En parlant de l’élection présidentielle, son regard s’anime enfin. Volodymyr Zelensky est la surprise qu’elle n’attendait plus. Son candidat « saura négocier la paix », assure-t-elle. Il virera « la clique qui a détruit le pays ». L’idée la fait sourire d’avance, comme une bonne blague. » (La Croix)

Et cette situation conflictuelle, O. Tallès la mentionne aussi, avec ce couple qui espère :

« Ruslan Shvachko et son épouse Elena, un couple de trentenaires que la guerre a contraint à abandonner leur maison. Ils sont néophytes en politique et se disent séduits par l’image de self-made-man du comédien, devenu célèbre avec son personnage de professeur d’histoire qui se retrouve élu à son insu président de l’Ukraine. » (La Croix)

De même, au soir de son élection, les commentateurs de France Info sont explicites sur la motivation pacifique du nouveau président Zelensky :

« Le second point saillant du plan de Volodymyr Zelensky vise à faire la paix avec Moscou pour reprendre le contrôle sur le bassin houiller et industriel du Donbass et sur une partie de sa frontière avec la Russie. « Il a les moyens parce qu’il a une position pragmatique. Il dit ‘la Russie est notre ennemi mais pour finir une guerre, il faut négocier avec l’ennemi donc engageons des négociations’ », commente Pierre Lorrain. De fait, lors de sa première conférence de presse après sa victoire, Volodymyr Zelensky a dit souhaiter « relancer » le processus de paix de Minsk et « arriver à un cessez-le-feu », en référence aux accords signés en février 2015 dans la capitale biélorusse sous l’égide de Kiev, Moscou, Paris et Berlin. Pendant sa campagne, il a évoqué l’idée d’associer les Etats-Unis ou le Royaume-Uni au processus de paix. « Le plus important est de cesser le feu », a-t-il martelé. » (France Info)

Zelensky a eu 3 ans pour démontrer qu’il voulait la paix

Il faut rétablir une vérité historique. De son élection en avril 2019 à l’intervention russe commencée en février 2022, 34 mois se sont écoulés, presque 3 ans. Les accords de Minsk datent du 5 septembre 2014 soit, là encore, une période de 8 ans avant l’intervention russe, une paille. L’échec de leur application conduit à la signature d’un deuxième accord le 12 février 2015. Alors que rien n’évolue sur le terrain favorablement, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine, Oleksiy Danilov, affirme que : « le respect des accords de Minsk signifie la destruction du pays. Lorsqu’ils ont été signés sous la menace armée des Russes — et sous le regard des Allemands et des Français — il était déjà clair pour toutes les personnes rationnelles qu’il était impossible de mettre en application ces documents » en janvier 2022. De même un conseiller de Zelensky, Oleksiy Arestovytch, expliquait par le détail la nécessaire guerre massive contre la Russie pour provoquer un choc de nature à provoquer une adhésion rapide de l’Ukraine à l’OTAN. (consulter sur YouTube : Oleksiy Arestovych and his prediction of Russian aggression (2019) – EN subtitles – YouTube)  et lire le bon article des collègues de France Soir : (Les aveux à peine croyables du conseiller de Zelensky sur la guerre avec la Russie | FranceSoir). L’Ukraine voulait la guerre, elle aussi.

Plusieurs extraits de la note du Conseil de Sécurité de l’ONU du 17 février 2022 sont édifiants pour comprendre que jamais l’Ukraine n’a voulu la paix. Les violations du cessez-le-feu sont intenses et des deux parties :

« Et ce, alors que de nouvelles violations du cessez-le-feu de part et d’autre de la ligne de contact ont été constatées au cours des dernières heures. » (ONU)

Ces violations exposent de plus en plus les civils :

« La Mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine a ainsi observé deux fois plus de violations du cessez-le-feu par rapport à la même période en 2021 et de plus en plus de victimes civiles, « essentiellement à la suite de tirs d’artillerie » entre les deux parties, selon son Observateur en chef, M. Yasar Halit Çevik. » (ONU) 

Et le jeu des Américains est déjà explicite malgré l’équilibre des positions des observateurs de l’OSCE :

« les États-Unis, par la voix de leur Secrétaire d’État, M. Anthony Blinken, ont directement accusé Moscou de vouloir se servir de n’importe quel « prétexte » pour justifier une offensive militaire contre l’Ukraine. »

La secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, madame Rosemary Dicarlo constate la mauvaise volonté de ceux qui omettent l’engagement des accords de Minsk :

« Quant aux accords de Minsk, ils restent le seul cadre approuvé par ce Conseil pour un règlement négocié et pacifique du conflit dans l’est de l’Ukraine, a rappelé la Secrétaire générale adjointe, qui s’est dite préoccupée par les informations faisant état de nouvelles violations du cessez-le-feu de part et d’autre de la ligne de contact au cours des dernières heures. »  (ONU) 

Notons que cette synthèse acte bien la situation de crime contre des populations ukrainiennes par des militaires ukrainiens :

« Notant que plus de 14 000 personnes ont déjà perdu la vie dans le conflit dans l’est de l’Ukraine, elle a souligné que l’on ne peut tout simplement pas accepter « ne serait-ce que la possibilité d’un nouveau conflit en Ukraine ».

De même, l’observateur en chef de la Mission spéciale d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, monsieur Yasar Halit Cevik signale que :

« Il a ensuite dénoncé les exercices employant des munitions létales « pas plus tard qu’en 2022 », en violation du cessez-le-feu.  Depuis le début de l’année, la Mission a observé deux fois plus de violations du cessez-le-feu par rapport à la même période en 2021 et il y a de plus en plus de victimes civiles, essentiellement à la suite de tirs d’artillerie. L’Observateur en chef a également fait état d’autres violations des accords de Minsk, notamment l’utilisation de drones et de matériel lourd dans des zones résidentielles, en précisant que ces violations sont le fait des deux parties. » (ONU)

A l’évidence, beaucoup veulent la guerre et les fonctionnaires internationaux pointent bien la responsabilité de tous. Ce serait naïveté que de croire l’Ukraine victime. Ces dirigeants voulaient la guerre. Zelensky lui-même s’éloigne des accords de Minsk et ses ministres de les déclarer inopportuns.

La dictature ukrainienne en marche

Alors que nous sommes dans une situation très tendue, il est surprenant d’entendre l’audition de cette militante de la société civile ukrainienne, madame Tetiana Montian, célèbre avocate ukrainienne. Elle décrit un régime autoritaire en Ukraine :

« Cette séance a également été marquée par l’intervention d’une militante de la société civile ukrainienne qui a vivement dénoncé le fait que les autorités de Kiev s’opposent à toute dissidence, notamment aux « personnes qui sont contre Maïdan, contre le renversement du Gouvernement, et contre la guerre dans l’est ». (ONU)

La synthèse de l’ONU souligne dans ses propos :

« Elle est absolument convaincue que les autorités de Kiev n’ont pas l’intention d’appliquer les accords de Minsk, déplorant que l’Occident fournisse des armes pour renforcer les forces armées de l’Ukraine.  Elle a accusé Kiev de ne pas vouloir dialoguer avec Donetsk et la société civile.  L’Europe et l’OTAN ne veulent pas non plus dialoguer car ils sont contre ceux qui veulent vivre en paix avec la Russie, a-t-elle ajouté, avant de dénoncer les poursuites pénales engagées « contre les personnes qui veulent la paix », celles qui étaient contre « Maïdan », contre le renversement du Gouvernement, contre l’OTAN, contre l’Europe ». (ONU)

Le résumé de son intervention note aussi :

« Cela fait 5 ans que l’on attend un statut spécial pour les régions de l’est de l’Ukraine, « mais que les autorités de Kiev ne vont pas l’octroyer ».  Elles refusent toute dissidence en Ukraine, s’est-elle alarmée. Les personnes qui sont contre Maïdan, contre le renversement du Gouvernement, contre la guerre dans l’est n’ont pas le droit de s’exprimer ni dans les partis politiques, ni dans les organisations de la société civile, a-t-elle dénoncé. » (ONU)

Son témoignage est étonnant dans ce contexte. Par son intervention, l’ONU montre que personne n’est dupe. Zelensky exerce une police politique. L’histoire a été réécrite. Le renversement du gouvernement par la rue en 2014 n’est pas légal, mais cautionné par des puissances étrangères, ce qu’elle exposera brillamment en 2016 devant le parlement européen. La guerre contre les autonomistes est criminelle et illégale. Son alerte témoigne d’un basculement dans un régime « dictatorial » qui poursuit ses opposants, génocide des minorités linguistiques, accumule des armes pour détruire ses oblasts réfractaires. La politique nationaliste ukrainienne fabrique les conditions d’une dictature oligarchique, car la guerre mettra aussi un terme à la liberté de la presse. Les journalistes sont poursuivis en Ukraine aujourd’hui et plus personne ne peut contester la politique de Zelensky. 

Par quel miracle donc, cet engagement pris devant le peuple ukrainien qui aspirait à la paix a-t-il été trahi ? Qui a interféré ? Qui a fait basculer Zelensky dans une logique belliqueuse acharnée qui contredit point par point son engagement électoral le plus clair ? Ceux qui écoutent les démocrates, dont l’avocate Tetiana Montian, ne peuvent donc souscrire à la logique de guerre qui lui a été visiblement imposée d’ailleurs, en contradiction totale avec le vœu des électeurs ukrainiens. Comme nous tous, les Ukrainiens voulaient la paix avec leurs frères et une réconciliation nationale.

Et, depuis février 2022, les médias occidentaux ont emboîté le pas de l’affirmation d’une agression russe. La parole des Chinois lors de ce conseil de sécurité fait aussi réfléchir sur l’ampleur de cette manipulation, car le propos est simplement censé en cette circonstance :

« Le représentant de la Chine a estimé que « rien n’arrive sans raison ».  L’élargissement de l’OTAN est une question qui ne peut pas être contournée en Ukraine, a-t-il commenté en déclarant que la sécurité régionale ne peut pas être garantie par l’élargissement d’un bloc militaire.  Il a accusé «un pays» qui refuse de renoncer à sa mentalité héritée de la guerre froide, qui dit une chose, et en fait une autre.  Le représentant a exhorté les pays concernés à tirer les enseignements de lHistoire, à respecter la notion de sécurité commune globale, à respecter la confiance mutuelle, à régler les différends par le dialogue et la consultation et à faire davantage pour contribuer à la paix et la stabilité dans le monde. » (ONU)

Pierre-Antoine Pontoizeau

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