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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 08:24
La France 2022 ressemble de plus en plus à la Grèce 2010

Bruno Le Maire et l’Agence France Trésor l’ont annoncé aujourd’hui, la France va lancer un grand emprunt sous une forme inédite : les OCAP (Obligation Convertible Adossée au Patrimoine). Le but de l’opération consiste à réduire le coût d’emprunt de l’État français, qui frise actuellement les 3 %.

Le principe est assez simple, et consistera à émettre une obligation à 30 ans, avec un coupon annuel de 1 %, mais qui sera à maturité convertible en actions. La spécificité de ce produit, c’est qu’il permettra au détenteur, à maturité, soit de se faire rembourser son nominal, soit d’y renoncer et de le convertir en une part de la Tour Eiffel.

La Tour Eiffel est actuellement la propriété du Conseil de Paris. Un accord a été trouvé entre la Maire de Paris, Anne Hidalgo, et le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. La ville de Paris ne disposant pas d’une notation suffisamment attractive pour emprunter à taux bas, il a été décidé que l’émission obligataire se ferait sous l’égide de l’État. En contrepartie, la ville de Paris recevra une soulte de 10 milliards d’euros. Anne Hidalgo a déjà annoncé que cette somme serait consacrée à la construction de 30 000 logements HLM (4,5 milliards d’euros), de 1 000 km de piste cyclable (250 millions d’euros) et l’accueil et l’hébergement de 10 000 mineurs isolés (50 000 euros par individu et par an). Hidalgo a ainsi déclaré que cette opération « permettrait à la ville de Paris de remplir pleinement les objectifs du Pacte de Marrakech (Pacte mondial sur les migrations) et de s’imposer comme un leader mondial pour les nouvelles mobilités urbaines ».

En effet, la valeur de ce monument historique est évaluée à environ 460 milliards d’euros. L’Agence France Trésor propose donc de mettre sur le marché sous forme d’OCAP 10 %, soit 46 Milliards d’euros, répartis en 460 000 actions de 100 000 euros.

Afin de procéder à cette émission, la Tour Eiffel sera logée au sein d’un SIV (Special Investment Vehicule), et les obligations hybrides seront convertibles en actions de cette structure.

Il a été décidé que cette émission, prévue pour janvier 2023, serait réalisée par les banques Goldman Sachs, JP Morgan et Rothschild. Les investisseurs institutionnels ont bien réagi à cette annonce, et tous les analystes pensent que l’émission sera sursouscrite 3 ou 4 fois.

Le Maire décrit cette émission obligataire comme « une révolution financière pour notre pays » car elle permettra de faire d’une pierre deux coups. Non seulement, le taux d’emprunt de la France sera divisé par 3, mais pour la première fois, un monument historique, qui d’habitude représente une charge financière considérable, sera transformé en une source de revenu. Si l’émission obligataire s’avère être un succès, l’expérience pourrait être renouvelée avec d’autres actifs, comme le Château de Versailles ou le Musée du Louvre.

Il faut l’admettre, cette technique d’ingénierie financière change considérablement la donne. Le patrimoine immobilier de la France étant évalué à plusieurs trillions d’euros, cela nous permettrait ainsi de continuer à nous endetter sereinement, et de financer la construction de nouveaux parcs éoliens. Comme le mentionne Macron dans son entretien avec la chaîne BFM, « le passé vient au secours du futur, les vieilles pierres vont financer l’économie numérique et la transition énergétique ».

Si vous êtes arrivés à ce stade de la lecture de l’article, c’est que vous y avez cru. Et c’est bien là le plus triste. Rassurez-vous, la Tour Eiffel ne finira entre les mains d’un fonds de pension californien… En tout cas pas toute de suite. Les OCAP ne sont pour l’instant que le fruit de mon imagination, mais elles sont techniquement envisageables, et la Tour Eiffel a bel et bien été évaluée à 460 milliards d’euros.

Malheureusement, c’est exactement de cette façon que cela se terminera, et bien plus tôt que vous ne le pensez. Si vous en doutiez encore, regardez ce que la troïka (FMI, BCE, Union européenne) a fait à la Grèce dans les années 2010. Après avoir dépouillé ce petit pays de toutes ses infrastructures, l’Allemagne avait eu l’abjection de lui proposer un prêt avec comme garantie l’île de Corfou.

En chiffres, la situation de la France commence à se rapprocher sensiblement de celle de la Grèce des années 2010. Nous y passerons également, nous aussi. Et quand cela ne suffira plus à étancher la soif des créanciers, comme le propose Schwab et le forum de Davos, il faudra s’attaquer au patrimoine privé.

Cependant, ne vous inquiétez-pas ; comme le dit le vieil allemand : « vous ne posséderez plus rien, mais vous serez heureux ».

Alain Falento

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