Le Blog de Lazare

Assemblée générale des Nations unies : un festival d’hypocrisie

C’est d’abord Joe Biden qui accuse Poutine d’avoir violé de façon éhontée les principes fondateurs de la Charte des Nations unies. Il faut oser !

Sleepy Joe a sans doute oublié l’agression de 1999, quand l’Otan a bombardé la petite Serbie sans l’aval de l’ONU, en prétextant un génocide qui n’était qu’un odieux mensonge d’État.

Il a oublié également que l’Amérique a imposé en 2008 l’indépendance unilatérale du Kosovo, au mépris du droit international. Une indépendance que l’ONU ne reconnaît toujours pas.

« Personne ne menaçait la Russie et personne, en dehors de la Russie, ne recherchait le conflit », ajoute Joe Biden.

Dans ce cas, on se demande pourquoi l’Otan, organisation de défense face à l’URSS, n’a pas été dissoute en même temps que le pacte de Varsovie en 1991 !

On se demande aussi pourquoi le nombre de pays adhérant à l’Otan est passé depuis 1990 de 16 à 32 membres, principalement situés aux frontières de la Russie.

On se demande pourquoi les États-Unis ont renversé en 2014 le gouvernement pro-russe en place à Kiev, pour ensuite former et équiper l’armée ukrainienne.

« Les États-Unis n’ont pas été en guerre pendant seulement 16 ans dans leur histoire de plus de 240 ans », nous rappelle l’ambassade de Chine à Paris.

« Un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU a envahi son voisin »

Mais qui a envahi et détruit l’Irak en trompant la planète avec un diabolique mensonge d’État sur des armes de destruction massive, que possédait soi-disant Saddam Hussein ?

Qui a enfanté Daech en liquidant les dictateurs qui étaient des remparts contre l’islamisme ?

Qui a envahi l’Afghanistan et l’a occupé pendant 20 ans, avec le résultat pitoyable que l’on sait ?

« L’Ukraine a les mêmes droits que tout État souverain et devra reconquérir ses territoires perdus ».

Est-ce à dire que la Serbie, État souverain, pourra récupérer le Kosovo, conformément au droit international, ou bien devra-t-elle l’abandonner à jamais, conformément à la loi du plus fort imposée par Washington ?

C’est ensuite Macron, qui dénonce « le retour à l’âge des impérialismes et des colonies »

Avec plus de 600 bases militaires dans le monde et un budget défense de 750 milliards de dollars, soit autant que le reste de la planète, n’est-ce pas plutôt l’Amérique qui est une puissance impérialiste ?

Et avec 52 interventions militaires dont 22 guerres depuis 1945, n’est-ce pas l’impérialisme américain qui veut imposer sa loi au monde entier ?

https://ripostelaique.com/une-guerre-nucleaire-pour-sauver-lempire-americain-le-pire-est-toujours-possible.html

Qui est hégémonique aujourd’hui, si ce n’est la Russie ? ajoute Macron.

Quand 70 % des échanges mondiaux se traitent en dollars, avec des règles d’extraterritorialité abusives, et que les États-Unis détiennent 40 % du marché de l’armement dans le monde, on comprend que ce n’est certainement pas la Russie qui est la nation hégémonique du moment.

Et qui veut jouer le gendarme du monde en Ukraine, si ce n’est l’Amérique ? Soyons sérieux !

« Il convient de conserver le dialogue et de rechercher la paix »

Oui, mais à condition de ne pas pratiquer un misérable double jeu. Parler de paix en armant l’Ukraine avec nos canons Caesar qui bombardent en ce moment le Donbass, tuant militaires et civils, ce n’est pas rechercher la paix, c’est plutôt la trahir au nom du « en même temps ».

La France dénonce les crimes de guerre russes

Non seulement ces crimes restent à démontrer, compte tenu de nombreuses incohérences, mais on s’étonne que Macron ne fasse aucune référence aux 13 000 morts de la guerre du Donbass entre 2014 et 2022. 

https://www.donbass-insider.com/fr/2022/09/16/boutcha-2-0-a-izioum-lukraine-utilise-des-civils-tues-par-des-bombardements-et-les-tombes-de-ses-soldats-pour-jouer-la-carte-du-massacre/

On s’étonne qu’il évacue les rapports de l’ONU, d’Amnesty International, de Human Right Watch et de la Croix-Rouge sur les crimes de guerre perpétrés par les ultranationalistes ukrainiens à l’encontre des populations pro-russes du Donbass.

Conclusion

Ces tribunes de l’ONU sont des mascarades.

L’usurpateur Biden, élu grâce à une fraude massive entérinée par les Européens, dont le pays a violé toutes les règles depuis 1945, se permet de donner des leçons de droit international au monde entier.

Je serais curieux de savoir combien de centaines de milliers de tonnes de bombes l’Amérique a déversées sur le globe, sans jamais avoir tiré un coup de fusil sur son propre sol. 22 guerres depuis 1945 et pas une seule aux États-Unis ! Qui est le va-t-en-guerre ?

Et Macron, ce contre-modèle de patriotisme qui n’a cessé de salir la France et d’insulter le peuple français depuis des années, se permet de salir Poutine, un patriote qui n’a d’autre ambition que de protéger son peuple contre la menace otanienne, qui n’a finalement jamais cessé du côté américain.

Macron prétend défendre nos valeurs démocratiques, mais avant d’armer l’Ukraine et de sanctionner la Russie, il n’a jamais demandé son avis au peuple, qu’on dit souverain. 

Or, on peut jouer sur les mots, mais nous sommes bien des cobelligérants.

Visiblement, l’Occident s’obstine à attiser les braises, refusant d’admettre que Poutine ne peut accepter une défaite et ne reculera jamais.

La mobilisation de 300 000 réservistes n’est ni « un aveu de faiblesse », ni la réaction d’un « animal blessé ». C’est grotesque. L’Ukraine a décrété la mobilisation générale dès le début du conflit.

En réalité, comme le dit Margarita Simonian, patronne de la télévision Russia Today, cette nouvelle donne est « l’antichambre d’une victoire russe imminente ou celle d’une guerre nucléaire ».

Si Poutine n’obtient pas l’annexion du Donbass et la neutralité de l’Ukraine, il utilisera les armes conventionnelles de dernière génération, dévastatrices pour l’Ukraine. Et si cela ne suffit pas, ce sera alors la grande inconnue…

Il était pourtant facile d’éviter ce carnage en respectant les accords de Minsk.

Ce n’est pas Poutine qui a fait le choix de la guerre, c’est l’Otan. Y compris Macron, qui n’a même pas lu ces accords alors que Paris en est signataire, avec Moscou, Kiev et Berlin.

Avec des leaders lucides, il y a longtemps que nous aurions dû quitter l’Otan et l’Europe, qui nous conduisent au chaos et peut-être pire.

Il est quand même ahurissant de s’impliquer dans une guerre qui n’est pas la nôtre, puisque l’Ukraine n’est ni dans l’Otan ni dans l’UE. Nous avons tout à perdre, pour sauver  les intérêts de l’Oncle Sam, qui refuse d’abandonner sa suprématie mondiale.

Jacques Guillemain