Valmy, naissance de la République au cri de « Vive la Nation ! »
Le 20 septembre 1792, il y a 230 ans, se déroulait la bataille de Valmy, sans doute la moins meurtrière de notre histoire militaire et pourtant la plus symbolique, puisqu’elle signa la fin de la monarchie et la proclamation de la République française le 21 septembre 1792.
La victoire de Valmy est l’illustration du patriotisme républicain au cri de « Vive la Nation ! »
Ce jour-là une armée de « sans-culottes », inexpérimentés mais déterminés, menés par les généraux Dumouriez et Kellermann, fait face à une coalition austro-prussienne de soldats aguerris, renforcée de nobles français s’étant exilés.
Cette coalition menée par les monarchies européennes contre la France révolutionnaire, entend libérer Louis XVI, emprisonné depuis le 10 août 1792, afin de le rétablir sur le trône.
Totalement désorganisée par le départ des officiers issus de la noblesse, l’armée française accumule les revers militaires depuis des mois. L’heure est grave et le duc de Brunswick, qui conduit les troupes austro-prussiennes, marche sur Paris, après avoir enlevé les villes de Longwy et Verdun.
Mais face à la menace, les volontaires sont légion. Dumouriez et Kellermann parviennent à armer une force de 47 000 hommes, composée de professionnels et de volontaires, pour barrer la route au duc de Brunswick qui commande 34 000 soldats.
C’est sur le plateau de Valmy, en Champagne, qu’a lieu l’affrontement, qui se résume essentiellement à un duel d’artillerie. Au plus fort de la bataille, Kellermann harangue ses soldats au cri historique de “Vive la Nation !”, agitant le panache tricolore de son chapeau, dressé au bout de son épée. Un cri repris par les « sans-culottes », galvanisés comme jamais.
La canonnade se solde finalement par 250 morts dans chaque camp. Ce qui est peu au regard des batailles de l’époque, laissant régulièrement plusieurs milliers de morts et de blessés sur le terrain.
Si la résistance farouche de cette armée française peu aguerrie a pu surprendre le duc de Brunswick, c’est surtout le retrait précipité des forces austro-prussiennes qui surprend les historiens.
Aucune des deux armées n’ayant écrasé l’autre, et les pertes étant minimes, on se demande pourquoi le duc de Brunswick a décidé la retraite, sans vraiment combattre.
« Selon certains, le duc de Brunswick a été acheté par les Français : les diamants de la couronne de France ont été retrouvés dans son héritage. »
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Pour d’autres, le duc de Brunswick aurait voulu participer au partage de la Pologne, envahie au même moment par l’Autriche et la Russie.
Quoi qu’il en soit, la bataille de Valmy reste le symbole de la République victorieuse des monarchies antirévolutionnaires. Le mythe du citoyen en armes est né. Ce sera le début du service national.
« Sur cette toute jeune armée planait quelque chose, comme une lueur héroïque », écrira Michelet, « c’était déjà l’armée de la République ».
« D’aujourd’hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde », déclare Goethe, qui assiste à la canonnade.
« Une lueur héroïque », sans aucun doute. Car si Valmy fut la première grande bataille de la République, elle fut suivie de la fabuleuse épopée de la Grande Armée, menée par le plus prestigieux chef de guerre de tous les temps, face aux multiples coalitions européennes.
Quant au moulin de Valmy, deux fois détruit et reconstruit, il est toujours debout !
Jacques Guillemain
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20 septembre 1792 : victoire des " sans-culottes " au cri de " Vive la Nation ! "
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