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27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 01:23
Il est injuste d’accuser cette Europe qui a tant apporté à l’Humanité

Notre ami Mia Vossen nous fait parvenir une de ses correspondances avec un autre ami de Riposte Laïque, Kakou Ernest Tigori. 

https://ripostelaique.com/author/kakou-ernest-tigori

Kakou Ernest Tigori est un homme d’exception et je suis très fière d’être sa grande soeur. Il a dû fuir son pays. Ingénieur, il est chauffeur de taxi à Paris, il a écrit plusieurs livres – mon commentaire du dernier est paru sur RL – et en prépare un qui parlera de Léopold II. Je vous transmets son commentaire sur mon dernier texte « Oui, l’Occident est coupable ».

Mia Vossen

Grande sœur Mia,

Ton papier, abordant différents sujets que je traite dans mon prochain livre, m’inspire deux observations concernant d’abord « Ce qui a fait la force de l’Occident » et ensuite « Action de l’Occident en Afrique noire ».

CE QUI A FAIT LA FORCE DE L’OCCIDENT :

À propos des Occidentaux, tu fais bien de rappeler dans les premières lignes de ton papier que c’est « la religion chrétienne [qui] a agi pour rendre des « humains »… humains ! »

En effet, nous savons que depuis l’Antiquité, les Grecs ont clairement montré qu’une société ne peut s’épanouir que si elle est gouvernée par la Vertu. Des siècles plus tard, le christianisme a adopté les vertus cardinales (identifiées par Platon dans La République) de Prudence, Justice, Force et Tempérance pour en faire des fondements de son éducation populaire après la chute de Rome. Il est important de noter que bien avant Montesquieu et les Lumières, Aristote affirmait que « L’État le meilleur est celui qui, par l’éducation, inculque la vertu aux citoyens ; mais l’État le meilleur suppose lui-même des gouvernements vertueux. C’est donc sans doute affaire de chance si, au sein d’un État perverti, surgit l’improbable vertu d’un législateur. »

C’est cette Europe éduquée, cogérée et transformée par l’Église qui s’impose à toute l’humanité dès la fin du XVe siècle. Les Lumières, qui arrivent au XVIIIe siècle, soit après trois siècles de suprématie européenne sur le monde, se bâtissent sur un socle de vertu largement admis dans la société européenne.

Ce ne sont pas les Lumières qui font l’humanisme de l’Europe, mais l’influence de la foi chrétienne profondément diffusée dans les masses populaires : Que ce soit avec Antoine Sohier, jeune magistrat belge de 25 ans, qui arrive au Congo en 1910, ou avec Marie-Joseph Bonnat, jeune français pauvre et à peine alphabétisé de 22 ans, qui échoue par hasard sur la Côte de l’Or dans le Golfe de Guinée en 1866, il est frappant de noter l’influence de la foi chrétienne assumée qui ressort de leurs récits. Et ce sont des milliers de modestes Européens comme Bonnat et Sohier qui, croyant au potentiel des Noirs, vont se battre contre la sauvagerie dans laquelle le monde noir était plongé. Ils vont se battre, contre potentats sanguinaires noirs et aventuriers blancs sans foi ni loi, pour sortir progressivement les populations noires de leur malheureuse situation… Et l’immense majorité des Noirs de l’époque avait compris et soutenu cette œuvre, raison pour laquelle un petit Blanc comme Sohier pouvait se retrouver tout seul de sa race parmi des milliers de Noirs en pleine forêt tropicale à faire arrêter des chefs locaux sanguinaires ou à faire fuir des criminels blancs qui décimaient la région pour s’enrichir.

ACTION DE L’OCCIDENT EN AFRIQUE NOIRE :

Pouvons-nous dire aujourd’hui que Sohier et Bonnat, comme des milliers d’autres Blancs qui vont s’engager en Afrique noire, parfois bien avant les États européens, ont mal agi ? Bien-sûr que non ! Mieux, ils ont réussi, et l’Afrique noire en plein épanouissement des décennies suivantes était leur œuvre… œuvre qui va susciter JALOUSIE et CONVOITISE. Il est important de comprendre cela pour expliquer toute la tragédie qui se joue en Afrique noire depuis l’après-guerre.

Pour la suite, Grande sœur Mia, je ne peux ici que survoler brièvement l’objet de mon prochain livre ; Ce sont des centaines de pages qu’il faut pour rentrer dans les détails, d’où la nécessité d’un livre.

Tenons-nous-en aux points essentiels :

■Les États-unis d’Amérique, en vue d’affaiblir davantage et subjuguer définitivement les États européens, mettent en œuvre leur initiative de faire perdre à ces derniers leurs possessions coloniales en faisant prévaloir l’alibi du « droit des peuples à l’autodétermination ».

■L’URSS de Staline se saisit de cette aubaine pour engager ses réseaux communistes dans la décolonisation, pas pour « libérer les peuples soumis du Tiers-monde » comme annoncé, mais en réalité pour étendre sa sphère d’influence et exploiter à son profit toutes les richesses naturelles découvertes ou annoncées.

■Les partis communistes occidentaux et leurs compagnons de route intellectuels s’engagent, sur les instructions de Moscou, dans le dénigrement systématique de l’œuvre européenne en Afrique noire depuis les rencontres du XVe siècle. À cet effet, deux MENSONGES sont imposés à l’opinion : 1- la traite négrière est de la responsabilité du Blanc. 2- la colonisation n’est qu’une entreprise d’exploitation inhumaine basée sur un racisme qui a nié les grandes valeurs culturelles des peuples colonisés.

Ainsi, la grande et belle entreprise coloniale européenne en Afrique noire devient du jour au lendemain le colonialisme, une œuvre raciste moralement condamnable.

■Dans les décennies 1940 et 1950, des jeunes Africains et du monde noir sont adoubés pour porter le discours communiste et engager leurs pays sur la voie de la décolonisation immédiate : c’est ainsi que, grâce aux réseaux communistes, apparaissent sur la scène mondiale les Houphouët-Boigny, Um N’yobé, Senghor, Modibo Keïta, Sékou Touré, Césaire, Nkrumah, Fanon, Lumumba et autres, leaders politiques et intellectuels du monde noir, tous au service du communisme au départ, chargés d’engager leurs pays dans LES SENS DE L’HISTOIRE.

Face à cette déferlante, l’Europe, affaiblie par ses deux guerres irresponsables du XXe siècle, minée de l’intérieur par le communisme et, surtout, aux ordres d’une Amérique dominatrice et malveillante à son égard, fut incapable de défendre son entreprise et dût quitter précipitamment l’Afrique noire.

■Les mensonges du communisme, jamais démentis, ont évolué au cours des décennies jusqu’à constituer aujourd’hui le fondement de toutes sortes d’absurdités comme le décolonialisme ou le wokisme.

Notre humanité, Grande sœur Mia, vit une tragédie dans laquelle il ne sert à rien d’accuser un tel ou un tel autre. Si nous voulons nous donner des chances de résoudre quelques-uns des problèmes désespérants qui nous chagrinent, le préalable est de tenter de comprendre les origines des situations absurdes que nous vivons.

Quand tu écris que 《L’erreur était sans doute, avec le manque de temps, dans les méthodes et stratégies utilisées qui n’étaient pas appropriées aux valeurs culturelles locales》, tu reprends un argument largement répandu depuis les échecs de l’Afrique indépendante. Personne n’a jamais avancé cet argument dans la décennie 1960 !

Non, l’échec de l’Afrique est essentiellement dû à une décolonisation précipitée qui a confié des organisations étatiques à une classe dirigeante incompétente pour la tâche.

L’Afrique noire avait-elle au moment des indépendances une élite instruite suffisamment nombreuse et suffisamment VERTUEUSE pour conduire dans la justice les nouveaux États ? Non ! Les nouveaux dirigeants ne tarderont pas à plonger les sociétés dans le non-droit, à étouffer les populations par une corruption sans limites, à se transformer en prédateurs de leurs peuples. Comme l’a dit Aristote : « … l’État le meilleur suppose lui-même des gouvernements vertueux. » Et ce n’est pas parce qu’on réclame « l’indépendance tout de suite au nom de la dignité de son peuple » qu’on est vertueux… la VERTU est le résultat d’une éducation et d’une réflexion profonde sur le Pouvoir au service de la Justice.

Ce n’est donc pas une question de « cultures locales », car nos ancêtres qui ont accompagné les colonisateurs blancs dans la réalisation de cette Afrique coloniale enviée n’avaient aucun problème avec l’ordre qui leur était proposé. Bien au contraire ! Et les leaders africains de l’après-guerre ne réclamaient pas l’indépendance pour une incompatibilité culturelle, mais pour leur « droit à l’autodétermination ».

Aujourd’hui, toute cette jeunesse africaine qui, pour rejoindre l’Eldorado européen, prend des risques à mourir dans le Sahara ou la Méditerranée est la preuve que le bien-être que produit l’Occidental est attractif pour tous les humains, quelles que soient leurs cultures. Et c’est la capacité à produire ce bien-être que l’entreprise coloniale était en train d’enseigner à l’Afrique noire… quand on est venu subitement dénigrer et arrêter l’action en cours.

Il y aurait, Grande sœur Mia, tellement de choses à dire, mais c’est vraiment des centaines de pages qui seraient nécessaires. J’ajouterai, pêle-mêle :

– Il faut faire la différence entre Occidentaux et Européens quand on parle de la colonisation de l’Afrique noire, car Américains et Européens n’avaient pas les mêmes préoccupations ;

– Il ne faut pas accuser les Européens pour avoir « abandonné la lutte quand des semeurs de troubles comme Lumumba – souvent inspiré par l’Union soviétique – ont exigé l’indépendance immédiate. La France d’abord, la Belgique, l’Angleterre ont cédé et… » Les pauvres Européens, ils n’y pouvaient absolument rien face au SENS DE L’HISTOIRE imposé par les USA et l’URSS ;

– Il faut dénoncer aujourd’hui les mensonges orchestrés par les stratèges staliniens avec le soutien des intellectuels européens, Jean-Paul Sartre et autres… Mensonges qui fondent aujourd’hui toutes les absurdités proférées par les indigénistes, les décoloniaux, les wokisites et autres égarés du même genre ;

– Il faut arrêter d’accuser les Européens des inconduites des dirigeants africains depuis les indépendances, car cela revient à supposer que l’Africain ne peut pas être tenu responsable de ses actes… donc à nier à l’Africain la dignité que le sens de la responsabilité confère à l’humain ;

– Il faut savoir qu’il n’y a pas à désespérer de l’Afrique. Elle traverse une crise essentiellement due à l’impéritie d’une classe dirigeante imposée par les circonstances de la décolonisation. Aujourd’hui, si le juste combat intellectuel est mené, l’Afrique noire, en étant plus exigeante envers elle-même et en s’imposant de la vertu dans la conduite des affaires publiques, retrouvera du sens pour se prendre en mains…

Bref, il ne sert à rien d’accuser cette Europe qui a tant apporté à l’Humanité. Je trouve cela profondément injuste. Non, l’Occident n’est pas coupable !

Kakou Ernest Tigori

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