Le Bohemian Club, créé en 1872 par des journalistes du San Francisco Chronicle et situé à San Francisco en Californie, est l'un des clubs politiques américains les plus fermés du monde. Il regroupe l'élite et des personnes d'influence, il compte quelque 2.000 membres (uniquement des hommes, pour la plupart des Américains, mais aussi quelques Européens et Asiatiques) qui se réunissent tous les ans lors des dernières semaines du mois de juillet au Bohemian Grove.
Alex Jones les dénonce et les filme depuis longtemps
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«Araignées qui tissez, ne venez pas ici.» Ce vers, extrait de la scène 2 du deuxième acte du "Songe d’une nuit d’été" de William Shakespeare, est aussi la devise du club politique le plus fermé du monde : le Bohemian Club.
Il ordonne à ses membres, qui se réunissent chaque été au bord du lac artificiel de Bohemian Grove, vaste terrain boisé du comté de Sonoma, en Californie, d’abandonner leurs soucis et de se laisser aller durant deux semaines. Tout comme le rituel du «Bûcher des soucis», qui inaugure leur réunion et lors duquel une effigie d’enfant est brûlée au pied d’une statue de hibou, animal emblème du club. Mais ses membres, dont le nombre est estimé à 2.000, figurent parmi les hommes les plus puissants, et les plus conservateurs de la planète. Et beaucoup doutent de leur volonté à cesser de tisser leur toile le temps d’un séjour en forêt. D’autant que ce dernier est ponctué par de prestigieuses discussions sur les politiques publiques.
L’histoire du Bohemian Club commence en 1872 à San Francisco, et plus précisément dans les locaux du San Francisco Chronicle, à en croire le fondateur de ce journal, Michael Henry de Young. «Le Bohemian Club a été lancé dans les bureaux du Chronicle par Tommy Newcombe, Sutherland, Dan O’Connell, Harry Dam, J.Limon et d’autres employés», affirme-t-il en effet dans une interview datant de 1915.
«Les garçons voulaient un endroit où ils pourraient se retrouver après le travail et ils ont pris une chambre dans la rue de Sacramento, au-dessous de Kearny. C’était le début du Bohemian Club, et cela n’a pas été une bénédiction immaculée pour le Chronicle parce qu’il arrivait que les garçons y aillent au lieu de se rendre au bureau. Très souvent, lorsque Dan O’Connell s’y asseyait pour un bon dîner, il oubliait qu’il avait les poches pleines de notes pour un article important. »
Mais bientôt les dîners ne suffisent plus aux «garçons». Par un beau jour de l’été 1873, plusieurs membres du Bohemian Club organisent un pique-nique dans la charmante petite ville de Sausalita, et s’y rendent par la suite à de nombreuses occasions. Puis, en 1878, ils découvrent Bohemian Grove, alors connu sous le nom de Meeker’s Grove. «Vous tombez dessus soudainement», écrit à son sujet le poète Will Irwin en 1908. « Un pas et sa gloire est sur vous. »
Séduit, le Bohemian Club loue Meeker’s Grove chaque été tout au long des années 1880, puis l’achète en 1899. Entre-temps, il s’est ouvert aux artistes. Mais aussi aux hommes d’affaires. Car comme l’écrit un membre dans ses mémoires, «il était apparent que le talent, sans l’argent, ne soutiendrait pas le club», et les fondateurs prirent la décision de recruter des hommes «qui avaient autant d’argent que de cervelle». Comme l’affirme le sociologue George William Domhoff, et «contrairement à ce qu’on prétend souvent, il ne s’agit pas d’un club d’artistes qui aurait été “repris” plus tard par les riches. Le Bohemian Club est un club social d’élite depuis le début et il était considéré comme tel par les San-Franciscains de l’époque.» Ainsi que par les étrangers : après l’avoir visité en 1882, Oscar Wilde aurait sarcastiquement déclaré que de sa vie il n’avait jamais vu «autant de bohémiens bien habillés, bien nourris, et ressemblant autant à des hommes d’affaires». Aujourd’hui, son siège se trouve à quelques rues du Financial District de San Francisco. C’est un immeuble de six étages en briques qui comporte des salles à manger et de réunion, une salle de bal, un bar, une bibliothèque, une galerie d’art, un théâtre et des chambres d’hôtes, mais aucune salle de sport. Les membres du Bohemian Club peuvent néanmoins pousser la porte de l’Olympic Club voisin s’il leur prend l’envie de faire de l’exercice. Pour en faire partie, il faut y être invité. «Un membre potentiel doit être nommé par au moins deux membres réguliers du club qui donneront des garanties sur son caractère et décriront les qualités qui feront de lui un “bon bohémien”», précise George William Domhoff. Et pour faire partie du conseil d’administration du Bohemian Club, il faut être élu par les autres membres. «N’importe qui peut aspirer à être président des États-Unis, mais peu ont l’espoir de devenir président du Bohemian Club», disait Richard Nixon. Lui-même en a été membre. Comme au moins quatre autres présidents des États-Unis.
Théodore Roosevelt est devenu membre du Bohemian Club en 1901. Herbert Hoover, en 1913. D’après le journaliste Jeffrey Frank, il a toujours «chéri» cette adhésion. Et c’est lui qui a invité Richard Nixon à se rendre pour la première fois à Bohemian Grove, en 1950. Lui devient membre du club en 1953. Mais contrairement à son initiateur, il ne lui conserve pas une affection sans borne toute sa vie durant. «Bohemian Grove, où je vais de temps en temps, est l’endroit le plus sacrément pédé que vous puissiez imaginer», peut-on l’entendre dire sur l’un des enregistrements qui ont fait exploser le scandale du Watergate en 1974. Le comité national du parti Républicain, également éclaboussé, était d’ailleurs dirigé par un autre membre du club, et un futur président des États-Unis, George H.W. Bush. L’année suivante, c’était au tour de Ronald Reagan de rejoindre le club. Comme Richard Nixon, il finira par éviter Bohemian Grove, mais seulement lors de l’élection présidentielle de 1980, et parce qu’il pensait «être un embarras pour [ses] compatriotes bohémiens à cause de la surveillance de la presse 24 heures sur 24» selon le livre Reagan : A Life in Letters.

La saillie homophobe et grossière de Richard Nixon à l’égard du camp d’été du Bohemian Club est en partie due au fait qu’aucune femme, aussi riche ou puissante soit-elle, n’en a jamais été membre. Mais en 1986, la Cour d’appel de Californie a jugé que le droit des membres du Bohemian Club à la liberté d’association et à la vie privée ne suffisait pas à justifier son opposition à l’embauche de femmes.


En 2011, le Bohemian Grove attire l’attention du collectif d’hacktivistes Anonymous. «Ces réunions secrètes ne doivent plus être tolérées», scande-t-il dans une vidéo postée sur YouTube. «Ces réunions secrètes doivent devenir transparentes. Nous ne devons plus permettre aux membres du gouvernement de rencontrer les PDG de grosses compagnies, des militaires, des magnats du pétrole et des banques trop grosses pour s’effondrer sans le consentement du peuple.»
Notre "sympathique" ex président Giscard D'Estaing qui vient d'être éliminé en faisait partie.