Des manifestations de plus en plus violentes continuent de faire rage dans la région espagnole de la Catalogne, avec des troubles qui paralysent Barcelone pour une deuxième journée, après que quelque 500.000 manifestants indépendantistes d’autres villes et campagnes se sont réunis vendredi dans cette ville, à la suite des manifestations qui se sont déroulées pendant presque une semaine contre le jugement rendu par la Cour suprême lundi, condamnant entre 9 et 13 ans de prison neuf dirigeants indépendants catalans.
Vendredi soir, la police a eu recours à des mesures de lutte antiémeute, notamment des canons à eau et des balles en caoutchouc, pour tenter de disperser les grandes foules qui, selon l’Associated Press, « jetaient des pavés et des bouteilles inflammables, construisaient des barricades et boutaient des douzaines de feux dans de larges bennes à ordures ».
En guise de signe le plus évident de la montée de la violence dans les manifestations, des sources étatiques ont cité environ 400 personnes blessées à la fin de cette semaine de chaos croissant dans les rues, dont beaucoup étaient des policiers.
Selon certaines estimations, une centaine de membres du personnel de sécurité ont été blessés ; cependant, dans un certain nombre de cas, la police a été prise en flagrant délit en vidéo en train de battre brutalement des manifestants.
Les émeutes de vendredi ont été les pires depuis le début des petites manifestations qui ont suivi immédiatement la condamnation prononcée lundi par le tribunal.
La maire de Barcelone, Ada Colau, a lancé un appel public urgent au calme : « Cela ne peut plus durer. Barcelone ne le mérite pas », a-t-elle déclaré samedi.
Certains organisateurs de la manifestation ont blâmé les « infiltrations » qui, selon eux, sont responsables de l’augmentation de la violence contre la police et des actes de vandalisme.
Miquel Buch, chef de la police catalane de l’intérieur, a déclaré à l’AP : « Les images de violence organisée pendant la nuit à Barcelone ont éclipsé le demi-million de personnes qui ont manifesté de manière pacifique et civique pour montrer qu’elles rejetaient le verdict ».
Les rues de Barcelone ressemblaient à une « zone de guerre » en fin de semaine, sans que rien ne laisse présager que les troubles s’apaiseront.

Les autorités de Madrid ont annoncé vendredi que la garde civile espagnole avait été déployée dans les rues de Barcelone. La garde civile est essentiellement une force de police militarisée qui a le pouvoir de se déployer dans tout le pays.
Des images choquantes montrant des tactiques de plus en plus agressives de la part de la police espagnole contre des militants semblent ne faire qu’intensifier les réactions violentes des jeunes dans les rues.
Cette décision dramatique de donner un soutien fédéral à la police locale est intervenue après le blocage d’une vingtaine de routes principales de Barcelone par l’affluence des manifestants et parce que la police locale n’a pas réussi à contrôler les troubles.
De multiples vidéos virales sur les médias sociaux ont montré, dans certains cas, des policiers frappant des manifestants à coups de matraques sur la tête.
La région riche et linguistiquement distincte de la Catalogne, qui compte environ 7,5 millions d’habitants, possède son propre parlement, son drapeau et sa propre histoire ; cependant, les nationalistes catalans se sont longtemps plaints du fait que Madrid impose les habitants de la région au bénéfice des régions et villes les plus pauvres du pays.
La région représente jusqu’à un cinquième du produit intérieur brut de l’Espagne, de loin la part la plus importante, ce qui s’est traduit par une volonté de longue date de ses dirigeants de rechercher une plus grande autonomie vis-à-vis de Madrid.
Source: Zero Hedge, le 20 octobre 2019 – Traduction par Nouvelordremondial.cc