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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 00:44
Notre-Dame : les dix projets fous pour la cathédrale de demain

Toiture en verre, végétale ou lumineuse… les architectes et designers rivalisent d’idées pour imaginer une nouvelle cathédrale.
 
 
 

Ils n’ont pas attendu longtemps. Souvent, dès le lendemain du drame, le 15 avril, de jeunes architectes et designers lançaient sur les réseaux sociaux leurs idées de rénovation de la cathédrale de Paris… « Nous n’allons pas reconstruire aujourd’hui par mimétisme l’image du passé. Ce serait comme exposer une copie de la Joconde au Louvre », affirmait Alexandre Chassang d’ABH Architectes, l’un des premiers à tweeter son idée de flèche de verre.

 
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Le Premier ministre, Édouard Philippe, n’avait pas encore lancé son idée de concours international que pour les tenants du modernisme il fallait à tout prix contrer le projet d’une reconstruction à l’identique. L’invitation du président Emmanuel Macron d’envisager « un geste contemporain » n’a alors fait que débrider l’imagination des architectes. « Il y a une envie de créativité autour de cette flèche, faisons la vivre », nous confiait Franck Riester, ministre de la Culture.

 

 

 

 

Le cabinet dijonnais de Paul Godart et Pierre Roussel défendent un projet de toiture vitrée, où les touristes pourraient déambuler. Le studio NAB suggère une serre botanique à la place de la toiture. Norman Foster, architecte britannique de renom, préconise l’usage du verre. Jean-Michel Wilmotte, père de la renaissance du Lutetia, à Paris, en appelle à l’utilisation du titane… « Au XIXe siècle, Viollet-le-Duc ne s’est pas encombré du souvenir de la flèche du XIIIe siècle », estime-t-il.

Et si on élargissait le terrain de jeu ? Jacques Ferrier, créateur du pavillon de France à Shanghai, en 2010, reprend l’idée de Dominique Perrault (la Bibliothèque nationale de France), qui a imaginé, en 2015, la rénovation du parvis de la cathédrale avec un « miroir de verre » géant pour la valoriser et en faciliter les accès. Mais jusqu’où aller ? Sur les réseaux sociaux, une piscine et une piste d’hélicoptère commencent à tourner. « Couvrir le toit de panneaux solaires pourrait servir à alimenter de fausses bougies avec l’hologramme du Christ », s’amuse un internaute.

 

LIRE AUSSI >Reconstruction de Notre-Dame : un millier d’experts appellent Macron à éviter la «précipitation»
 

Les tenants de la reconstruction à l’identique affûtent aussi leurs arguments. « C’est une icône de neuf siècles que nous avons reçue en héritage et que nous devons réparer puisque nous n’avons pas été capables de la préserver », martèlent Denis Valode et Jean Pistre, deux grands architectes parisiens. Jean Nouvel, qui a conçu le Louvre d’Abou Dhabi, est à son tour tenant de cette ligne historique : « la flèche de Viollet-le-Duc fait partie des choses intangibles de la cathédrale », insiste-t-il.

Franck Riester, joue les arbitres entre les anciens et les modernes : « Franchement, imaginez que l’on va refaire quelque chose d’ultramoderne sur la cathédrale, les Français ne l’accepteraient pas de toute façon, et ils auraient raison. La cathédrale est un monument religieux, on ne peut pas faire n’importe quoi. Une flèche nouvelle permettrait cependant d’avoir un témoignage de ce qui s’est passé le 15 avril. Cela aurait du sens. » Les esprits vont encore s’illuminer.

Un jardin suspendu

 

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Studio NAB

 

Le studio NAB et l’architecte Nicolas Abdelkader ont dessiné un havre de paix sous une serre éducative au sommet de Paris et un toit doré. Avec l’envie de susciter un débat citoyen. « La mise en place d’une serre pourra, par exemple, permettre de soutenir la réinsertion professionnelle par l’apprentissage de l’agriculture urbaine, l’horticulture et la permaculture », propose-t-il. « Le travail de la terre serait un élément fédérateur entre le sacré et le vivant. » Les jardinières pourraient reprendre les poutres calcinées. Des apôtres et évangélistes seraient replacées dans le parterre végétal. Et la nouvelle flèche deviendrait un rucher pour abriter les abeilles de Notre-Dame.

Une balade sur les toits

 

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Cabinet Godart et Roussel

 

Deux architectes dijonnais Godart et Roussel veulent lancer les bases d’un projet contemporain, avec des matériaux plus légers. « Serions-nous vraiment satisfaits d’une reconstruction à l’identique, ne laissant aucune marque du drame passé ? » s’interrogent-ils. Sur leur compte Facebook avec plus de 1 300 commentaires ils proposent une verrière sous laquelle on pourrait « retracer l’histoire de la cathédrale de son origine à aujourd’hui », dans une forme de balade avec vue sur tout Paris. Leur flèche sera édifiée de panneaux vitrés en alternance avec de larges tuiles de cuivre qui s’élancerait dans le ciel à l’échelle de Viollet-le-Duc. « S’il vous plaît, n’oubliez pas que la cathédrale est avant tout un lieu de prière pour les catholiques de Paris, pas un endroit pour flâner sur les roof-tops », réagit cependant un internaute. « Ce n’est pas un jouet c’est une cathédrale », réagit un autre.

Replanter la forêt

 

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Marc Carbonare

 

Marc Carbonare qui fait vivre son compte Facebook avec de nombreuses infos écolo propose de replanter « la forêt » (la charpente du XIIIe siècle en chêne) sur le toit. « Ce serait un beau symbole pour la planète avec ces arbres sur le toit, rétorque Marc Carbonare. Excellent pour le tourisme et certainement moins cher que de refaire à l’identique. »

Une flèche au Zénith

 

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Cabinet ABH Architectes

 

« C’est un croquis d’intention », s’empresse d’affirmer Alexandre Chassang du cabinet ABH Architectes pour son projet de triangle de verre qui a eu, selon lui, plus de 2 millions de vues. « Nous pouvons représenter notre culture actuelle sur ce patrimoine qui n’est pas figé », commente l’architecte qui prône, lui aussi pour la modernité. « Profitons de ce moment pour ouvrir le débat sur l’action à mener. L’architecture doit représenter notre époque. » Sa flèche de verre apporterait en outre une lumière zénithale dans la nef. De quoi faire réagir les opposants : « Si la Joconde était détruite, tu la repeindrais en lui ajoutant un piercing au nez et une décoloration platine ? » lance l’un d’eux alors qu’un autre s’enthousiasme : « C’est magnifique ! Cela représente effectivement notre époque. »

Une flamme géante

 

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Mathieu Lehanneur

 

« Il faut figer le moment du drame », lance Mathieu Lehanneur, designer dans le IIe arrondissement à Paris. « Le feu est aujourd’hui l’un des symboles de cette cathédrale, comme le buisson-ardent ou la représentation de l’esprit Saint. » Sa flèche a de quoi surprendre. En « saisissant l’éphémère »… Il a le mérite de faire parler.

Le mariage du verre et de la pierre

 

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Alexander Nerovnya

 

L’architecte russe Alexander Nerovnya arrive parfaitement à marier le moderne et l’ancien, le verre et la pierre. Si la toiture est en verre, conservant la forme d’origine, la flèche, elle, est proche du dessin de Viollet-le-Duc. « En voyant la cathédrale, explique-t-il sur Internet, les visiteurs ressentiront un lien puissant avec l’histoire entre l’ancien et le moderne. »

Relier ciel et terre

 

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Vizum Atelier

 

Le studio slovaque Vizum Atelier a imaginé une structure particulièrement légère. La flèche serait un pic blanc prolongé par un faisceau lumineux presque infini. « À l’époque gothique, les constructeurs essayaient d’atteindre le ciel. À nous d’y arriver », lancent de façon poétique les architectes dont l’effet est impressionnant de nuit. Reste à trouver sa logique de jour.

L’âge de cristal

 

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Studio Fuksa

 

Le studio italien Fuksas propose de réaliser une toiture de verre, « comme du cristal de Baccarat ». « Le projet de la flèche consiste en une sorte de très haut pinacle qui, comme le toit, peut être éclairé la nuit et baigné de lumière », expliquent les deux architectes Massimiliano et Doriana Fuksas. De quoi inspirer un dialogue entre présent et passé. Une façon aussi de symboliser au mieux l’immatérialité et la spiritualité. « Cette reconstruction me semble parfaite et respecte scrupuleusement cet édifice multicentenaire. Rien à voir avec les autres projets loufoques », réagit un internaute. « Fascinant », souligne un jeune Italien. « Horrible », répond un Français.

Tout en vitrail

 

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Alexandre Fantozzi

 

La proposition la plus religieuse, la plus lumineuse également. L’artiste Alexandre Fantozzi, du studio brésilien Aj6, propose d’édifier la toiture et la flèche en vitrail. « Un effet grandiose assuré lorsque tous les vitraux seront éclairés la nuit. Cette lumière sera le symbole de la connexion entre le ciel et la terre », explique le designer sur son compte Instagram. Pour lui, pas question d’une refonte totale de Notre-Dame… Mais « d’une simple restauration ». « Dans le style gothique, la lumière naturelle illuminera de multitude de couleurs la pierre de l’intérieur de la cathédrale. »

Que la lumière soit

 

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Christophe Pinguet

 

L’idée est brillante. Christophe Pinguet, cofondateur de Shortcut, agence d’événementiel parisienne, a imaginé une mise en lumière pour faire revivre Notre-Dame. « Ce projet sobre et digne a une forte symbolique et émotionnelle. L’image de la flèche lumineuse et de ses faisceaux fera le tour du monde », prédit-il. Cette scénographie ne sera pas permanente, mais pourrait se déployer entre le 25 novembre et le 15 janvier, pendant la période des illuminations de la capitale. Ce projet, autofinancé dans le cadre d’un mécénat d’entreprises, avec la contribution de l’industrie du spectacle vivant et des métiers de l’événementiel, a été présenté à la mairie de Paris et au ministère de la Culture. « Que la lumière soit et la lumière fut », a déjà retenu l’attention d’Anne Hidalgo. En illustrant cette parole divine, il répond à une double mission : ramener l’espoir sur Notre-Dame et rendre à Paris sa vocation de Ville Lumière.

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