Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 février 2025 2 11 /02 /février /2025 12:09
Le Liban est à l’image de ce que pourrait être la France demain

Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, il était courant de qualifier le Liban de « Suisse du Proche-Orient ». C’était un pays prospère grâce à ses banques et son commerce. Et une nation pacifique, pluriethnique et multiconfessionnelle.

Une société équilibrée toujours à la recherche de compromis

Depuis les Phéniciens jusqu’à son indépendance en 1943, le Liban cultivait une tradition de coexistence pacifique et d’entente fructueuse entre ses diverses communautés héritées de l’histoire. Un équilibre confessionnel était garanti par la Constitution. Aux chrétiens maronites, alors majoritaires, la présidence de la République. La vice-présidence était dévolue aux orthodoxes… Aux musulmans sunnites, le poste de Premier ministre. Aux chiites, celui de président de l’Assemblée nationale.

Les députés étaient élus par un système complexe de quotas multiples en fonction de la religion, de la région et des affinités politiques. Celles-ci pouvant d’ailleurs transcender les clivages confessionnels dans des alliances d’intérêts ou de gouvernance. 

Toute la société fonctionnait de la sorte avec un pouvoir de veto mutuel des différentes communautés, les obligeant à discuter et à s’entendre au préalable avant toute décision importante. La réputation de négociateurs habiles des Libanais n’était pas usurpée.

En France, la répartition ethno-religieuse des sinécures n’est pas encore officielle mais bel et bien en marche. Alors après, sunnites ou chiites, quelle différence pour ceux qui doivent les subir ?

À partir de 1975, les mahométans veulent tout le pouvoir et c’est le commencement de la fin pour le Liban

Les problèmes commencent en 1948 avec l’afflux de 450 000 réfugiés dits « palestiniens » dont les pays arabes ne veulent plus. Les chrétiens et les sunnites les accueillent plutôt bien malgré l’impact négatif sur l’économie et l’emploi. Les chiites, dans un premier temps, n’en veulent pas. Ils se raviseront plus tard quand ils auront compris le formidable instrument de pression que ces déplacés représentent.

La traditionnelle tolérance libanaise va s’effriter au fil de conflits internes à répétition. Le pays se désagrège dans des émeutes de plus en plus violentes, avec destruction des biens avant de s’en prendre aux personnes. Le pouvoir les tolère pour « ne pas jeter de l’huile sur le feu » avec pour résultat d’encourager les agitateurs et les provocateurs. Des armes sortent des caches pour être utilisées.

La criminalité augmente en même temps que le nombre des réfugiés, au fur et à mesure des guerres gagnées par Israël. Chaque communauté se sentant menacée par ses voisins a tendance à se refermer sur elle-même et à se barricader dans ses quartiers ou sa montagne. Le dialogue est rompu. Et l’inévitable guerre civile commence. Elle durera 17 ans et n’est pas vraiment tout à fait finie.

Les deux millions de réfugiés qui vivent en partie de l’aide internationale, en partie de rapines, sont sommés de choisir leur camp. La majorité rejoindra les chiites qui offrent les meilleures perspectives. S’imposant par la terreur à leurs adversaires, ils savent gagner la reconnaissance de leurs troupes, en gérant des hôpitaux, des écoles et en indemnisant les familles des morts au combat.

Et surtout, ils fédèrent une identité libanaise artificielle en usant du triptyque trotskiste : provocation, répression, solidarité. Des attentats en Israël et des attaques aux frontières qui poussent l’État hébreu à intervenir dès 1978, et la solidarité de l’oumma fait le reste.

Les maronites, disposant de la Présidence, tenaient aussi les forces armées. Leur réalisme adapté aux effectifs en présence, perçu comme de la complaisance pour Israël, sera le premier prétexte pour déclencher une guerre civile en vue de la prise du pouvoir que les mahométans veulent contrôler entièrement… De reculs en défaites, le parti chrétien aouniste, dit « courant patriotique libre », se résigne à signer en 2006 un accord avec le Hezbollah pour éviter sa disparition immédiate.

Le protocole d’entente avec les chiites n’a pas tenu longtemps

Des politiciens et des journaleux français bien-pensants, aveuglés par leur islamophilie et la valorisation d’une collaboration qu’eux-mêmes pratiquent intensément, parlaient d’un « gentlemen’s agreement ». Comme s’il y avait des gentlemen chez les fanatiques enturbannés soutenus par l’Iran.

En fait, la communauté chrétienne n’est plus représentée depuis 2022. Le Liban n’a plus de Président de la République depuis que les chiites ont poussé dehors Michel Aoun, le 30 octobre 2022. Aucune entente n’est possible sur un remplaçant, pas même sunnite, vu que le Hezbollah veut imposer un candidat inféodé aux ayatollahs de Téhéran. Au service exclusif des Iraniens, contre les intérêts du Liban.

Le seigneur de la guerre Hassan Nasrallah est leur homme. Son père était le chef du parti national-socialiste syrien qui prônait l’extermination de tous les Juifs. Le nom du parti et sa localisation géographique ont changé. Mais pas son idéologie ni son programme. Hassan n’a pas renié son héritage. Naguère honteux, l’antisémitisme s’affiche au grand jour. Comme en France désormais. Avec le concours de crétins utiles qui se croient progressistes.

De fait, c’est Nasrallah qui dirige le Liban actuellement. Aucune décision ne peut être prise si elle ne lui convient pas ou si elle contrarie ses inspirateurs de Téhéran. Selon le New York Times, il serait l’homme le plus puissant du Moyen-Orient… Rusé et prudent, protégé par une garde prétorienne triée sur le volet, il n’emprunte jamais deux fois le même itinéraire et ne dort jamais deux nuits de suite au même endroit, comme feu Arafat. Jusqu’à présent, il a échappé au Mossad. Renforçant sa réputation d’invincibilité auprès de ses partisans subjugués.

Le pays éclaté en multiples factions est paralysé, mais qu’importe aux mahométans puisqu’ils règnent sur les décombres

Les chrétiens, qui représentaient encore la moitié de la population en 1950, sont tombés en dessous de        20 %. Beaucoup ont fui sous des cieux plus cléments pour échapper aux attentats aveugles et aux assassinats ciblés. Francophones devenus facilement hispanophones, ils ont reconstruit leurs vies en Amérique latine, au Québec et en Océanie. Tandis que, chez les mahométans, le taux de natalité crevait le plafond. S’ajoutant au flux ininterrompu d’immigrés.

Le pays en ruines a du mal à se remettre des destructions de la guerre civile, les régulateurs institutionnels ont baissé les bras quand les chiites ne les ont pas liquidés, et plus grand monde n’encourage le dialogue inter religieux auquel seuls quelques sunnites pourraient encore être ouverts.

Les subdivisions territoriales se réfèrent désormais à l’antique et mythique califat. Le Liban est partagé en neuf mohafazat (gouvernorats) constitués de 25 caïdats regroupant eux-mêmes des baladias et médinas (districts et villes)… Quant aux médias écrits et audiovisuels, sous une apparence de pluralisme et de liberté, ils sont étroitement surveillés par le Hezbollah. Qui n’a pas besoin de donner des ordres. Ses directives sont tacites. Chacun sait ce qu’il ne faut pas dire ni écrire. En France aussi même si, pour le moment, on préfère ruiner les indociles plutôt que de les zigouiller. Cette option là n’étant pas toujours écartée.

Les administrations, quand elles existent encore, sont bloquées. La corruption n’est plus un phénomène individuel mais institutionnel au profit des mollahs et de leurs chefs de guerre… Quand les fonctionnaires ne sont pas asservis au Hezbollah, une administration religieuse parallèle se met en place avec ses tribunaux et ses impôts. Plusieurs de nos enclaves allogènes fonctionnent de la même manière.

Des gibiers de potence venus de tous les horizons, dealers, racketteurs, voleurs, violeurs, proxénètes, dans la tradition des chefs de gangs dits « grands frères » s’impliquent dans des « Brigades de défense » chiites provoquant en retour une relance des milices sunnites, druzes ou chrétiennes. Tolérées dans la mesure où elles sont des alliées contraintes du Hezbollah. Utilisées contre Israël.

Les chrétiens qui, nonobstant les accords de paix avec Aoun foulés aux pieds, continuent à servir le Hezbollah localement, particulièrement à la frontière Sud du pays, permettent de masquer les exactions des barbus, en faisant des missiles lancés sur Israël une cause nationale… Pour les abrutis de l’ONU et de ses institutions spécialisées, quand les Israéliens ripostent à une attaque, ils sont accusés d’agresser et d’envahir tout le Liban. Des déploiements au sol qu’ils évitent depuis qu’ils ont mesuré les difficultés à affronter une guérilla urbaine menée par des fanatiques suicidaires.

Les chrétiens sont peu à peu effacés d’un pays où ils vivaient depuis 2000 ans

L’Église maronite, qui fédérait plus ou moins l’unité nationale, a été entachée par des scandales financiers et de mœurs, que les services spéciaux syriens ont utilisés pour faire chanter le patriarche. Ainsi les chrétiens sont non seulement privés de représentants politiques, mais ils sont amputés du contrepoids que jouait le patriarcat maronite face à un Hezbollah tout puissant et des fonctionnaires corrompus.

Dans un vain espoir de paix, les milices chrétiennes s’étaient auto-dissoutes il y a plus de trente ans. Avant de renaître sous contrôle des mahométans. Et peu importe qu’aux dernières élections de députés, purement formelles, des listes anti-Hezbollah réunissant des sunnites et des chrétiens aient été majoritaires. Le Hezbollah qui détient toute la force militaire, armé par un allié régional puissant, entend diriger le pays. Avec des vassaux et des dhimmis. Et personne n’est en mesure de s’y opposer.

Pour jouer un rôle aussi minime soit-il, un sunnite ou un chrétien doit s’allier au Hezbollah qui n’a rien de libanais à l’origine, puisqu’il fut fondé en 1983 par l’ayatollah Khomeini comme un élément de projection pour sa politique étrangère.

Christian Navis

https://fascismedefrance.blogspot.com/

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le Blog de Lazare
  • : Etude des Prophéties, Fin des Temps et préparation à l'ère nouvelle.
  • Contact

Recherche Dans Le Blog