Les données de l’enquête indiquent qu’il y a actuellement plus de soutien à l’utilisation de la violence pour empêcher Trump de redevenir président qu’à l’utilisation de la violence pour le rétablir au pouvoir.
- 10 % des personnes interrogées ont déclaré que la violence est justifiée pour empêcher Trump de redevenir président.
- 7 % ont déclaré que la violence était justifiée pour rétablir Trump à la présidence.
- 55 % des adultes américains (142 millions de personnes) ne croient pas que les élections résoudront les problèmes fondamentaux de l’Amérique. Cette méfiance généralisée à l’égard de la démocratie est considérée comme un facteur de soutien à la violence politique.
- Depuis le 6 janvier 2021, les autorités ont enregistré 213 cas de violence politique, les deux tiers impliquant des confrontations physiquement violentes.
Bien que les deux pourcentages soient faibles, ils sont préoccupants : quelques individus organisés suffisent pour assassiner un président.
L’enquête s’appuie sur l’étude par Robert Pape de 30 ans d’analyse sur la violence politique, et 20 ans consacrés au terrorisme et à la propagande, à une enquête sur la violence politique dans 100 villes en 2020, les 4 dernières années étant consacrées plus précisément aux aspects suivants :
- Emeute du Capitole du 6 janvier – Analyse démographique
- 12 enquêtes représentatives au niveau national
- Enquête sur les vétérans de l’armée américaine
- Groupes de discussion ethnographiques
- Étude des attitudes violentes de la gauche
- Analyse profonde des dangers pour la démocratie américaine
Rhétorique politique extrême
- 54 % des électeurs interrogés par NBC News ont attribué la récente tentative d’assassinat contre Trump à la “rhétorique politique extrême” de certains hommes politiques et personnalités des médias.
- Au cours de la dernière décennie, les électeurs ont eu de plus en plus tendance à attribuer à la rhétorique enflammée les incidents violents dont ont été victimes des personnalités politiques.
Polarisation et clivage partisan
- Les États-Unis connaissent une polarisation politique accrue provoquée par le glissement significatif du parti démocrate vers la gauche, alors que le parti républicain est plus ancré dans ses valeurs conservatrices et traditionnelles.
- Il en est résulté des identités partisanes plus fortes qui contribuent à soutenir la violence contre les opposants.
- Les divisions partisanes influencent systématiquement la manière dont les gens perçoivent les incidents violents en fonction de l’affiliation politique de la victime.
Méfiance à l’égard des institutions démocratiques
- Environ 40 % des Américains partagent “au moins une attitude reflétant une profonde méfiance à l’égard des institutions démocratiques américaines “.
- Cette méfiance peut conduire certains à considérer la violence comme un moyen nécessaire pour empêcher certains résultats politiques.
- Perte de confiance dans l’intégrité des élections. Le cycle de 2020 a atteint un sommet, mais de nombreuses élections à l’échelon des Etats font l’objet de contestations, de procès et de demande de recompte.
Croyance dans les théories du complot
- 20 % des Américains croient en “des théories de conspiration politique anti-démocratique sur la façon dont le pays est dirigé “.
- Ces croyances peuvent alimenter les craintes concernant la présidence potentielle de Trump et motiver des actions violentes pour l’empêcher.
Possession et disponibilité d’armes à feu
- Parmi les personnes favorables à l’utilisation de la force pour empêcher Trump de devenir président, environ un tiers a déclaré posséder une arme à feu.
- La prévalence des armes à feu peut augmenter le risque d’incidents violents.
Contexte historique et légitimité perçue
- Certains groupes de gauche considèrent les actes violents comme des réponses légitimes à des circonstances politiques perçues comme extrêmes ou dangereuses.
- Les Antifa et les BlackBox, les héritiers des Black Panthers et les mouvements révolutionnaires considèrent la violence comme intrinsèquement intégrée à la révolution culturelle attendue.
- Le paysage politique actuel est comparé à l’année tumultueuse de 1968.
Radicalisation en ligne
- L’accès à l’internet a été identifié comme un facteur dans les caractéristiques des groupes prônant la violence politique.
- Les plateformes en ligne facilitent la diffusion d’idéologies extrémistes auprès du public qui les cherche, et permet la coordination d’actions violentes.
Identité partisane et polarisation
- Une forte identité partisane, en particulier chez les Républicains, est un facteur important d’adhésion à la violence politique.
- L’intensité de l’identité partisane s’est accrue, de plus en plus d’Américains utilisant leur affiliation politique comme source de sens et d’identité sociale.
Changements démographiques
- Le passage d’une démocratie à majorité blanche à une démocratie à minorité blanche a alimenté le populisme de droite et suscité l’appréhension de certains groupes.
- Cette transformation démographique a atteint un point critique, contribuant aux tensions politiques.
Méfiance à l’égard des processus démocratiques
- Une forte proportion d’Américains MAGA considère que l’élection de 2020 a été gagnée grâce à la fraude, et ils craignent qu’elle puisse fausser les résultats de celle de 2024.
- Une grande partie des Américains pensent que les élections ne résoudront pas les problèmes fondamentaux, ce qui les incite à recourir à d’autres moyens, y compris la violence.
Possession d’armes et manifestations armées
- Parmi ceux qui soutiennent le recours à la force pour rétablir Trump, environ la moitié confirme posséder une arme à feu.
- Les manifestations armées pro-Trump sont passées de 6,2 % à 8,8 % entre 2020 et 2021, celles-ci étant 6,5 fois plus susceptibles de déboucher sur des violences.
Croyance dans les théories du complot
- L’étude du Chicago Project on Security & Threats a identifié les croyances sur les événements passés comme une caractéristique des groupes prônant la violence politique.
- Les efforts des autorités démocrates pour affaiblir la sécurité du processus électoral est jugé comme une organisation massive de la fraude (interdiction de vérifier les pièces d’identité des votants ; insistance du vote par correspondance, qui est réputé comme permettant la fraude ; refus des comtés des Etats clés d’embaucher autant de scrutateurs démocrates que républicains ; maintien d’électeurs inexistants sur les listes…)
Légitimité perçue de la violence
- Certains groupes considèrent les actes violents comme des réponses légitimes aux circonstances politiques (corruption politique, acharnement et mensonges des médias contre Donald Trump) perçues comme impossibles à régler suivant le processus démocratique.
Affiliations militaires et milices
- L’étude a relevé que les antécédents militaires et les affiliations à des milices sont des caractéristiques des groupes qui soutiennent la violence politique.
Si ces facteurs contribuent à soutenir la violence politique en faveur de Trump, la recherche indique que 7 % des personnes interrogées ont exprimé leur soutien à l’utilisation de la force pour rétablir Trump dans ses fonctions de président, contre 10 % qui sont prêts à recourir à la violence pour qu’il ne soit pas élu.
Et même si la majorité des Américains rejette totalement la violence comme outil politique, la prise en compte des problèmes sous-jacents ne doit pas être négligée. Il s’agit de l’éloignement du parti démocrate des valeurs traditionnelles américaines et un rejet du consensus, du militantisme décomplexé des médias, de gauche comme de droite (mais il y a beaucoup plus de médias de gauche que de droite), de la malhonnêteté de Big Tech, qui pratique une censure très forte des voix conservatrices, de l’immigration clandestine massive, et des efforts contre l’intégrité électorale.
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