Jean-Marc Jancovici défend un noble but, nous inciter à vivre plus sainement et il critique à juste titre deux aspects de notre société : elle refuse d’admettre l’impossibilité matérielle de généraliser pour les 8 milliards de terriens actuels le mode de vie des 2 milliards de terriens occidentalisés, impossibilité liée au fait que beaucoup de matières premières – et ici l’énergie, dont l’importance est étudiée en détail – semblent impossibles à produire en quantités suffisantes et, pire encore, notre production gigantesque de déchets liée à nos « besoins » d’acquisitions trop souvent inutiles.
Nous étouffons notre milieu de déchets peu ou mal recyclés. L’auteur cite l’exemple des véhicules qui paraissent indispensables à notre prestige et qui sont surdimensionnés deux à trois fois… Et, bien entendu, ces véhicules aussi inutilement envahissants que coûteux et polluants ne sont qu’un exemple parmi des milliers d’autres !
Dans Le monde sans fin, Jancovici critique vigoureusement notre mode de vie, et, disciple de Machiavel (1), veut instiller la peur en chacun de nous et son ouvrage crée cette peur principalement par deux affirmations :
- Plus de CO2 dans l’air nous conduit à l’apocalypse climatique,
- La source du développement de nos sociétés occidentales et des sociétés qui suivent notre modèle, le carburant liquide, va se résorber.
Si la culpabilité du CO2 est présentée ici comme un mantra (2), Jancovici lui-même – dans son article « Qu’est-ce que la liquéfaction du charbon ? » – résout le problème du carburant censé se résorber rapidement : le charbon, présent dans le sol en quantités énormes, transformé en combustible liquide par les producteurs de ce charbon, revient à 30 euros le baril selon ses calculs… étonnant : la BD n’aborde pas les conditions de la faisabilité de cette transformation. Et il n’y a pas que le charbon.
Là où Jancovici excelle, c’est quand il nous démontre que le nucléaire est une source d’électricité aussi sûre qu’excellente et d’autant plus intéressante que notre société tend chaque jour à devenir plus électrique. Le nucléaire est une source idéale car valable à long terme pour compenser en partie la production de pétrole qui sera en baisse dans le futur.
La conclusion est enthousiasmante : Jancovici nous propose un mode de société plus sain, respectueux du milieu, et suggère des pistes pour y arriver avec, entre autres, le nucléaire… et ceci dans une bande dessinée amusante !
Claude Brasseur
(1) Machiavel : Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leur âme .
(2) C’est en 2021, année de création de cette BD, que l’influence thermique de la croissance du taux de CO2 a été mesurée pour la première fois. Les physiciens Hermann Harde et Michael Schnell : « Verification of the Greenhouse Effect in the Laboratory » l’ont trouvée très faible. Il faut chercher ailleurs l’origine du climat au total si favorable de ces dernières années ; et n’oublions pas que l’histoire de l’homme nous raconte un nombre incalculable d’horreurs comme de merveilles climatiques.
Jancovici-Blain, " Le monde sans fin " : un hymne au nucléaire
Jean-Marc Jancovici défend un noble but, nous inciter à vivre plus sainement et il critique à juste titre deux aspects de notre société : elle refuse d'admettre l'impossibilité matérielle de...
https://ripostelaique.com/jancovici-blain-le-monde-sans-fin-un-hymne-au-nucleaire.html