En vertu d’un décret gouvernemental qui doit être adopté d’ici la fin du mois, les centrales au charbon vont être portées à 1 000 heures de fonctionnement jusqu’au 28 février, au lieu des 700 heures autorisées sur l’ensemble de l’année. C’est progressiste…
Habituellement, le charbon ne représente pas plus de 2 % des besoins énergétiques de la France, loin derrière l’énergie nucléaire, qui fournit 70 % de l’électricité.
L’Allemagne a fait la même chose, et elle a augmenté sa consommation de charbon, car elle est train d’éliminer l’énergie nucléaire sans avoir de solution de rechange fiable et sûre, ce qui laisse imaginer que les deux peuples vont devoir investir sérieusement dans les pédaliers d’appartement pour produire leur électricité. En se relayant 12 heures par jour, ils pourront probablement allumer la télé pendant 10 minutes.
Avec une douzaine de ses 56 réacteurs à l’arrêt pour maintenance, la France ne produit pas autant d’électricité que d’habitude. Selon BFM TV, le parc nucléaire français est ainsi à 78 % de sa capacité de production.
Et comme le réchauffement climatique fait qu’il fait très froid, ça va de soi, les températures froides récentes ont exacerbé les craintes d’une pénurie d’électricité, y compris pour l’énergie nucléaire dont la France exporte une partie.
Doté d’une profondeur de raisonnement insondable, le ministère de la Transition écologique a déclaré à l’AFP que la décision de relancer le charbon ne modifierait pas la décision de fermeture des deux dernières centrales à charbon en activité en France : Cordemais, dans la vallée de la Loire, et Saint-Avold, en Moselle, qui fait frontière avec l’Allemagne.
Selon les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies, les centrales à charbon, très polluantes, émettent 68 fois plus de CO2 que les centrales nucléaires pour produire de l’électricité, raison pour laquelle la Chine a été autorisée par les Accords de Paris à ouvrir autant de centrales qu’elle le souhaite, et que l’Allemagne ferme ses centrales nucléaires sous les applaudissements de la presse.
C’est dur d’être dirigé par des cons, et d’en redemander.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.