Joli succès diplomatique pour Donald Trump, qui a œuvré en coulisses pour un accord entre Israël et les Émirats arabes unis (EAU). Après l’Égypte (1979) et la Jordanie (1994), les EAU reconnaissent à leur tour l’État hébreu.
Cette normalisation historique des relations entre Tel-Aviv et Abu Dhabi sera officialisée à Washington dans quelques semaines.
Si cette annonce a surpris tout le monde, ce rapprochement n’est pas le fruit du hasard. Donald Trump œuvre depuis son arrivée à la Maison-Blanche à une alliance entre Israël et les pays arabes sunnites pour contrer l’Iran, sa bête noire.
Paris, Londres, Berlin et Le Caire saluent cet accord entre les deux pays. Mais Iran, Turquie et Autorité palestinienne le dénoncent avec virulence.
Il faut reconnaître qu’au sein des pays arabes, la menace iranienne pèse bien plus lourd que la cause palestinienne.
Militairement, l’Iran fait peur, alors que l’Autorité palestinienne ne pèse rien dans le chaudron du Moyen-Orient. Et pour beaucoup de pays arabes, l’intransigeance palestinienne devient lassante. Sans parler du Hamas, entité terroriste soutenue par Téhéran !
D’ailleurs, Netanyahou n’a pas renoncé à son projet d’annexion de la Cisjordanie. Il n’a fait que le reporter, sans pour autant susciter un tollé dans les capitales arabes.
Par cet accord, Netanyahou rejoint ses prédécesseurs, Yitzak Rabin et Menahem Begin, qui avaient respectivement signé les traités de paix avec l’Égypte et la Jordanie.
Contrairement au Qatar, qui fricote allègrement avec les Frères musulmans, les EAU sont de farouches ennemis des islamistes.
Aux côtés de l’Arabie, ils combattent l’Iran au Yémen.
Et en Libye, les EAU soutiennent le général Haftar, alors qu’Erdogan soutient le gouvernement de Tripoli.
Jared Kushner, gendre de Trump et artisan du rapprochement entre Israël et les EAU, œuvre également à un accord similaire avec Barhein et Oman. C’est une formidable perspective et un espoir de paix durable pour Israël, qui voit ainsi reculer le wahhabisme et l’antisémitisme qui ont longtemps prédominé au sein des monarchies du Golfe.
C’est donc un front israélo-arabe qui se met en place contre l’Iran et la Turquie.
Il faut reconnaître que les ambitions nucléaires de Téhéran et l’expansionnisme d’Ankara commencent à agacer notablement les monarchies du Golfe.
Et même un rapprochement futur entre Tel-Aviv et Riyad n’est plus impossible. Il n’est donc pas étonnant que les ayatollahs de Téhéran et le sultan d’Ankara voient rouge !
L’ambition de Téhéran reste de consolider le croissant chiite, Iran, Irak, Syrie, Liban, avec pour objectif obsessionnel la destruction d’Israël.
Quant au nouveau sultan qui se prend pour Soliman le Magnifique et qui rêve de restaurer l’Empire ottoman, il prouve chaque jour que la place de la Turquie n’est ni dans l’Europe, ni au sein de l’Otan.
Il est donc grand temps de calmer les ardeurs belliqueuses de ces furieux va-t-en-guerre que sont les ayatollahs perses et le sultan turc, qui rêvent, chacun de son côté, de dominer le monde musulman du Moyen-Orient.
Jacques Guillemain
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Alliance entre Israël et les sunnites : un coup de maître de Donald Trump - Riposte Laïque
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