Le 6 août 1945 au matin, le bombardier américain B29 Enola Gay larguait la première bombe atomique de l’histoire sur la ville d’Hiroshima, causant la mort instantanée de 70.000 personnes. Bilan qui doublera dans les mois suivants.
Le 9 août c’est au tour de Nagasaki de subir le feu nucléaire américain et d’être rayée de la carte, après un nouveau refus de l’armée impériale de capituler.
70 ans après les faits, cette tragédie de l’histoire suscite toujours la polémique, opposant ceux qui accusent l’Amérique de crime contre l’humanité et ceux pour qui l’arme nucléaire était la seule option pour imposer rapidement la paix à un Japon obstiné, se préparant à une invasion terrestre américaine.
Libre à chacun d’avoir sa propre vision de l’Histoire sur cet épisode crucial de la guerre du Pacifique. Mais avant de faire le seul procès de l’Amérique, dont l’opinion publique était lasse de mener deux guerres meurtrières en Europe et en Asie, il convient de replacer les faits dans le contexte de l’époque. Car présenter le peuple japonais comme un peuple martyr, c’est oublier l’essentiel.
C’est oublier la lâche attaque de Pearl Harbour, comble de l’ignominie qui restera une tache indélébile dans l’histoire du Japon.
C’est oublier que le peuple japonais a applaudi à toutes les conquêtes de son armée depuis la fin du 19e siècle jusqu’en 1945.
C’est oublier les crimes de guerre perpétrés par l’armée impériale dans toute l’Asie. Une armée dont la barbarie n’a rien à envier aux crimes nazis.
C’est oublier les massacres de Nankin où 260.000 Chinois furent exterminés.
C’est oublier les 200.000 “femmes de réconfort”, doux euphémisme pour nommer les esclaves sexuelles coréennes et chinoises qui alimentaient les bordels de l’armée impériale.
C’est oublier les atrocités commises sur les prisonniers de guerre, décapités au sabre ou soumis à des traitements abominables. Où est l’honneur d’une telle armée ? Est-ce là l’honneur légendaire d’un Samouraï ?
C’est oublier que le taux de mortalité des prisonniers de guerre était de 4% dans les armées occidentales alors qu’il fut de 30% dans les geôles japonaises.
C’est oublier les actes de cannibalisme perpétrés par des unités japonaises, tuant et dévorant des prisonniers de guerre comme cela a été prouvé par des témoins australiens et indiens.
C’est oublier l’Unité 731 en Chine, qui expérimentait des armes biologiques sur des prisonniers, pratiquait des vivisections et des amputations sans anesthésie.
C’est oublier que l’Empereur Hiro-Hito avait autorisé l’usage de gaz toxiques en 1938.
C’est oublier les abominations subies par un équipage de B29 américain ayant survécu à un crash à Kyushu en mai 1945 et qui fut soumis à d’atroces expériences de vivisection, comme vient de le révéler l’Ecole de médecine de l’Université de Kyushu.
C’est oublier que le Japon a toujours refusé de s’excuser auprès des pays conquis. En 2007 le Premier Ministre Shinzo Abe a nié tout esclavage imposé par les armées japonaises et en 2014 il a encore refusé toute excuse pour les atrocités commises par l’armée impériale.
C’est oublier qu’au Japon, contrairement à l’Europe, les propos négationnistes ne sont pas condamnables, ce qui autorise tout citoyen à nier les crimes de guerre.
C’est oublier que les généraux d’Hiro-Hito ont refusé à plusieurs reprises de capituler avant le bombardement d’Hiroshima, ne cédant qu’après Nagasaki.
C’est oublier que le Japon avait armé des millions de volontaires pour résister à une invasion terrestre, laquelle aurait coûté la vie à plus de 500.000 Gi’s.
Enfin, c’est oublier que si l’arme nucléaire a tué plus de 300.000 personnes, les Japonais ont massacré 30 millions d’Asiatiques au cours de leurs conquêtes, selon l’historien Chalmers Johnson. La morale est aussi affaire de statistiques !
Par conséquent il est permis de se demander qui est le principal responsable des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Le président Truman, dont l’entourage était favorable à l’utilisation de l’arme atomique pour en finir avec une guerre difficile, ou l’Empereur Hiro-Hito et son état major, convaincus de la supériorité de l’ethnie “Yamato” sur les autres peuples et bien décidés à se battre jusqu’à la mort ?
70 ans plus tard, les avis sont partagés. Mais le fait est que le 15 août 1945 le Japon acceptait l’inacceptable et capitulait. Et l’Amérique victorieuse accueillait ses deux équipages de B29 en héros…
Jacques Guillemain
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Hiroshima et Nagasaki : qu'on arrête de victimiser les Japonais ! - Riposte Laïque
Le 6 août 1945 au matin, le bombardier américain B29 Enola Gay larguait la première bombe atomique de l'histoire sur la ville d'Hiroshima, causant la mort instantanée de 70.000 personnes. Bilan...
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